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Comme prévu, l'armement danois DFDS et Louis Dreyfus Armateurs viennent d'annoncer la création d'une société commune qui va regrouper leurs lignes fret et passagers sur la Manche et la Méditerranée. Une nouvelle structure qui était en gestation depuis le positionnement de DFDS et de LD Lines, filiale de LDA, sur la liaison Calais-Douvres, en marge du naufrage de SeaFrance. Ce qui était moins connu, c'est la part qu'allait prendre LDA dans cette nouvelle structure. On savait que DFDS serait ultra-majoritaire dans cette joint venture, mais on pensait que le groupe français en détiendrait plus de 20%. En fait, la participation de LDA se limitera à 18% seulement, bien que l'armement tricolore apporte la quasi-intégralité de ses lignes et de ses navires (quatre affrétés et un en propriété). Seule l'autoroute de la mer entre Montoir et Gijón, actuellement exploitée par un navire affrété, le Norman Asturias, est exclue de l'accord et demeure sous le contrôle exclusif de LDA. Le pavillon français est conservé Pour mémoire, en dehors du Pas-de-Calais, LD Lines exploite actuellement deux lignes sur la Manche (Portsmouth - Le Havre et Dieppe-Newhaven, cette dernière au titre de la délégation de service public contractée avec le département de Seine-Maritime) et une ligne dédiée jusqu'ici au fret entre Marseille et Tunis. La flotte comprend le Norman Spirit (pavillon français exploité sur la ligne Douvres-Calais), le Norman Voyager (ré-immatriculé en France la semaine dernière et exploité sur la ligne Portsmouth - Le Havre), les deux navires de Transmanche Ferries également au pavillon français (le Seven Sisters, sur les rotations Dieppe - Newhaven et le Côte d'Albâtre, actuellement désarmé à Dieppe). Sur la ligne méditerranéenne, LD Lines affrète le Cimbria (ex-Aquae) auprès de DFDS. « Les navires actuellement armés au pavillon français vont y rester », affirme LDA dans un communiqué. Les syndicats assurent, de leur côté, qu'ils ont obtenu des garanties, sur ce point, de la part des Danois. Ceux-ci versent à la société commune la ligne DFDS entre Dunkerque et Douvres, héritière de Norfolkline. Elle est actuellement armée par trois ferries, les Delft Seaways, Dover Seaways et Dunkerque Seaways. S'y ajoutera le Barfleur, affrété à Brittany Ferries à compter de la fin avril sur la ligne Calais - Douvres. Ce seront donc, en tout, 9 navires, dont 5 sous pavillon français, qui constitueront la flotte de la nouvelle société franco-danoise. « Un réseau européen de transport maritime et logistique » LD Lines voit donc son avenir passer par un adossement à un géant européen du secteur, qui exploite 25 lignes de ferries et gère une large activité logistique. Créé en 2003, la filiale de transport de passagers et de fret de LDA, qui représente une petite partie des opérations de l'armateur français, a connu ces dernières années des hauts et des bas, avec de beaux succès, comme la ligne Le Havre - Portsmouth, la stabilisation de la liaison Dieppe - Newhaven (qui est toutefois passée par le désarmement de l'un des deux navires qui y étaient exploités, les équipages étant néanmoins repris par LD Lines) et plus récemment le lancement de l'autoroute de la mer Transgascogne. Mais la compagnie a également essuyé des revers, notamment sur son service vers l'Irlande, la fermeture de l'autoroute maritime Toulon - Civitavecchia et l'abandon du service Boulogne - Douvres. Dans un contexte économique difficile et sur un marché transmanche extrêmement concurrentiel, voire sur-capacitaire, LD Lines avait manifestement un problème de taille. Peut-être trop petite pour poursuivre seule la bataille du Chanel, la compagnie s'adosse donc à un acteur de premier plan. Et, même si on ne peut pas parler de désengagement de LDA de cette activité, il est désormais clair que c'est désormais DFDS qui va présider à l'avenir de cette filiale. « Cette nouvelle société confirme notre volonté de donner naissance à un leader européen transmanche du ferry. Nous sommes convaincus que c'est la meilleure réponse aux nombreux défis auxquels l'industrie du ferry doit faire face et restons persuadés qu'un réseau entièrement intégré offrira à nos clients la flexibilité nécessaire », estime Gildas Maire. Pour le président de LD Lines, il s'agit donc d'une consolidation à l'échelle européenne, en ligne avec les ambitions de DFDS. « La nouvelle compagnie élargit le réseau de lignes de DFDS conformément à sa stratégie de créer un réseau européen de transport maritime et logistique. En combinant les capacités et les opérations de LD Lines et de DFDS, une nouvelle compagnie est créée. Une compagnie plus forte, bien placée pour répondre aux exigences de la clientèle sur un marché transmanche très concurrentiel », affirme Niels Smedegaard, président de l'armement danois.

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