Sept ans après l’acquisition de Fairmount Marine, Louis Dreyfus Armateurs a vendu cette filiale au groupe néerlandais Royal Boskalis Westminster. La cession a été annoncée le 3 mars. C’est en mai 2007 que l’armateur français avait racheté la société, basée aux Pays-Bas. Créée 30 ans plus tôt par Henk van den Berg, Fairmount était initialement un coutier spécialisé dans les opérations offshore. Puis l’entreprise est progressivement devenue un opérateur avec l’affrètement de navires. C’est au milieu des années 2000 qu’elle a décidé d’investir dans la construction d’une flotte de remorqueurs de haute mer. Un projet mené initialement avec des fonds d’investissement allemands, ces derniers assurant le financement puis devant louer les navires à Fairmount, les équipages étant fournis par un ship manager.
C’est en mai 2007 que la vente de Fairmount Marine à LDA est conclue. Tous deux étaient en fait déjà partenaires depuis deux ans, les premières relations remontant même à 2003, à l’occasion d’une proposition commune faite à l’Etat français dans le cadre de l’appel d’offres pour de nouveaux remorqueurs de sauvetage, un marché finalement remporté par Bourbon, qui fera construire les Abeille Bourbon et Abeille Liberté. En 2005, LDA et Fairmount s’allient de nouveau, cette fois dans le secteur très lucratif de l'entretien des plateformes pétrolières. Fairmount était alors à la recherche d'un partenaire financier pour acquérir le Gavea Lifter (ex-Zhong Ren 3). Convaincu par le projet, LDA a dépensé 10 millions de dollars pour le rachat de cet ancien pétrolier (VLCC) reconverti en barge semi-submersible.

Le Gavea Lifter transportant une plateforme (© LDA)
Les deux armements ont alors créé une société commune et le Gavea Lifter, exploité au large du Brésil et dans le golfe du Mexique, s’est révélé comme un investissement très intéressant. C’est alors, au moment où Fairmount Marine allait s’enrichir de sa nouvelle flotte de cinq grands remorqueurs (livrés entre 2005 et 2007) destinés notamment au convoyage de plateformes pétrolières, que LDA a proposé à Henk van den Berg d’acheter son entreprise.
Le fondateur de Fairmount Marine est resté deux ans, le temps de la transition. Réorganisant totalement la société néerlandaise, LDA en a fait un armateur à part entière, une entreprise intégrée qui dispose par exemple, aujourd’hui, de ses propres équipages et de son service technique. La compagnie aligne ses cinq remorqueurs de 205 tonnes de traction (Fairmount Sherpa, Fairmount Summit, Fairmount Alpine, Fairmount Glacier et Fairmount Expedition), le navire multifonctions Fairmount Fuji et le Gavea Lifter. Ce dernier est d’ailleurs resté seul de son genre, les projets d'acquisition de nouveaux navires semi-submersibles, projetés au moment du rachat par LDA ayant été par la suite abandonnés.

Remorqueur de Fairmount convoyant un FPSO, ici Pazflor (© FAIRMOUNT MARINE)
Alors que Fairmount Marine vient renforcer les moyens de Boskalis, un groupe spécialisé dans le dragage, les services à l’offshore, les infrastructures terrestres et le sauvetage maritime (via sa filiale SMIT), Louis Dreyfus Armateurs continue, via la cession de cette filiale, de se recentrer sur ses activités principales. D’abord le vrac sec, marché historique dont la volatilité est compensée par le pilier industriel de LDA, constitué de contrats long termes dans les domaines de la pose de câbles, de la recherche sismique et du transport de pièces d’Airbus.