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Un trimaran qui se transforme en catamaran une fois lège. C’est le concept de base du navire actuellement en construction dans un atelier de l’hydro du Havre. Six élèves, en deuxième et troisième année du cycle polyvalent, planchent depuis le début de l’année sur leur invention : un bateau qui aille vite, le plus écologiquement possible, à la fois chargé et lège.

« Nous avons découvert, en septembre, le concours de l’Hydrocontest, organisé par la société Hydroptère suisse et l’école polytechnique fédérale de Lausanne. L’objectif est de concevoir une embarcation rapide et économe pour des courses qui se dérouleront en juillet 2014 sur le lac Léman. L’idée nous a tout de suite plu, alors on s’est mis au travail », explique Philippe Martin, un des membres de l’équipe.

Les pauses de midi, les heures le soir après les cours… le travail de conception est global et précis :le choix de design, la réalisation de dessins techniques et de projections 3D, le calcul de stabilité et de résistance de matériaux, le tout dans des contraintes de jauge précises puisque le bateau doit mesurer 2 mètres  par 2.5 mètres par 2.5 mètres.

 

 

Un bateau modulable

 

« Le choix du multicoque s’est rapidement imposé à nous. On se propose ici de réduire la masse de ballast transportée qui oblige à consommer de l'énergie pour la transporter et de la remplacer par des hydrofoils qui apportent la stabilité transversale nécessaire et permettent même de décoller si le navire est assez puissant et léger. Le fait d'être sur un catamaran apporte aussi une stabilité de plateforme. Nous avons fait le choix d’un bateau modulable : en version lège le bateau montera sur des foils avec une répartition de charge : 80% à l’arrière et 20% à l’avant. Nous avons créé un système électronique de contrôle de l’incidence et de la hauteur de vol, avec un gouvernail à l’avant. En version chargée, les trois coques sont immergées et nous replaçons le safran à l’arrière. On compte sur l'efficacité hydrodynamique du trimaran pour économiser de l'énergie. », détaille Philippe.

 

 

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© DROITS RESERVES

Version lège  (DROITS RESERVES)

 

 

Les coques, l'électronique et les foils

 

L’équipe s’est divisée en trois : un binôme pour les coques, un autre pour l’électronique, un troisième pour les foils. « Pour les coques, nous avons fait le choix du bois, parce que c’est un beau matériau, écologique et que nous voulions remettre à l’honneur », précise Antoine Le Peley, un des deux membres du binôme. Pour le dessin et la réalisation, ils sont allés chercher des conseils auprès des professionnels havrais « et du club de modélisme installé à l’hydro qui nous a beaucoup aidé ». Pour le revêtement du contreplaqué, ce sera de la résine et de la fibre de verre. « Si le modèle fonctionne, il pourra être réalisé dans d’autres matériaux, encore plus écologique comme de la fibre de lin ». L’électronique est en cours de finition, pour les foils, l’équipe cherche encore un partenaire industriel spécialisé qui puisse l’aider à réaliser ces pièces très spécifiques.

 

 

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© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ

Une des coques du navire (MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)

 

 

Donner une application concrète au cursus ingénieur

 

« Nous sommes la première promotion d’officiers polyvalents ingénieurs. Dans notre cursus, nous avons énormément de matières très techniques. Alors même si, pour nous, la première des motivations est de partir naviguer, nous nous sommes dit que nous pouvions, à travers ce projet, donner une concrétisation et une utilité à nos cours ingénieurs », constate Philippe. « Et puis, nous avons pu constater durant nos stages embarqués la volonté grandissante des armateurs d'améliorer l'efficacité énergétique de leurs navires. Répondre à une préoccupation d'avenir de notre futur corps de métier nous a directement motivés ».  La relève est déjà prête, puisque plusieurs élèves de deuxième année suivent désormais les travaux des pionniers pour prendre le relais l’an prochain.

 

 

Pour soutenir le projet, on peut participer à la collecte de fond kiss kiss bank bank lancée en fin de semaine dernière. Voir le site internet et la page facebook du projet.

 

 

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© DROITS RESERVES

Lucas Alayrac, Maëlle Giraud, Philippe Martin, Antoine Le Peley, Barnabé Gloor, Jonas Thiaucourt et Charlotte Kara (communication)

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Marine marchande
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Ecole Nationale Supérieure Maritime (ENSM)