Filiale du groupe suisse Mediterranean Shipping Company, la SNAV va reprendre le ferry Napoléon Bonaparte de la SNCM. Une acquisition pour un montant de 7 millions d’euros qui va permettre à la compagnie italienne de renforcer ses lignes entre l’Italie et la Sardaigne. Avant cela, il va néanmoins falloir réparer le navire, gravement endommagé en octobre 2012 suite à la rupture de ses amarres lors d’un coup de vent. Le Napoléon Bonaparte avait dérivé dans le port de Marseille avant de heurter un quai puis de couler par l’arrière suite à une importante voie d’eau. Renfloué l’an dernier, le ferry doit encore être remis en état avant de naviguer. Ce qui explique que le montant de la cession à la SNAV est très bas.
Pour la SNCM, il s’agit en tous cas d’une très belle opération. Avant l’accident, l’armement marseillais souhaitait en effet se séparer de ce navire, qui n’était plus adapté au trafic entre Marseille et la Corse, en raison de sa conception trop orientée sur le transport de passagers et de ses capacités roulières insuffisantes pour le fret. Seulement voilà, la vente du Napoléon Bonaparte semblait difficile, de nombreuses autres compagnies méditerranéennes étant confrontées aux mêmes contraintes que la SNCM sur la physionomie de leurs flottes, sans compter que le ferry était réputé comme complexe à exploiter et gourmand en combustible. Il conviendra d’ailleurs de voir quels travaux son nouveau propriétaire entreprendra au niveau de la propulsion.

Le Napoléon Bonaparte après l'accident d'octobre 2012 (© DROITS RESERVES)
67 millions d'euros dans les caisses de la SNCM
Au final, la SNCM semble avoir eu beaucoup de chance dans cette affaire. D’abord, ses assurances ont accepté, en début d’année, de rembourser le navire à hauteur de 60 millions d’euros, l’ayant finalement considéré comme une perte totale. Alors que les travaux de réparation étaient estimés entre 35 et 50 millions d’euros, le montant du remboursement correspond en fait au prix du bateau (en état) sur le marché, sa valeur étant évaluée entre 60 et 75 millions d’euros. La compagnie marseillaise est donc parvenue à récupérer, au global, 67 millions d’euros tout en parvenant à se séparer du navire. Un très beau coup qui lui permet non seulement de regarnir sa trésorerie en cette période difficile, mais aussi de mobiliser une partie des fonds pour financer son plan de départs volontaires, qui doit concerner 500 personnes.
Inspiré des paquebots réalisés dans les années 90 par les Chantiers de l’Atlantique (aujourd’hui STX France), le Napoléon Bonaparte a été livré en 1996 par le constructeur nazairien. Véritable ferry de croisière, ce navire de 43.000 GT mesure 172 mètres de long pour 30.4 mètres de large. Il peut accueillir 2460 passagers et 700 voitures. Son départ de Marseille est prévu le 28 avril.

Le Napoléon Bonaparte (© SNCM)