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Elle sait ce qu'elle risque mais elle n'a plus le choix. Quatorze jours après avoir secouru 42 migrants au large de la Libye, Carola Rackete, capitaine du Sea-Watch 3 a décidé hier de forcer le blocus italien et déposer les rescapés, épuisés, à Lampedusa. « Ça suffit, nous entrons. Pas par provocation, mais par nécessité, par responsabilité » écrit l'ONG allemande. Carola Rackete, ainsi que les responsables de Sea-Watch, risquent des poursuites pour aide à l’immigration clandestine, ainsi que la saisie du bateau et une amende de 50.000 euros, en vertu du nouveau décret promulgué par le ministre de l'intérieur italien Matteo Salvini.

Avant d'en arriver à cette décision, l'ONG allemande avait tenté de saisir la Cour européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg pour lui demander des mesures provisoires et la désignation d'un port sûr. La juridiction n'a cependant pas pu intervenir, puisqu'elle ne peut être compétente sur un recours formé par des particuliers en première instance. 

Le Sea Watch 3 est donc entré dans les eaux italiennes à la mi-journée hier provoquant immédiatement les habituelles réactions outrancière de Mattéo Salvini, qui a coup sur coup dénoncé, le« petit jeu politique sordide » de l’ONG et l'absence de réaction des gouvernements allemand (nationalité de Seawatch) et néerlandais (Etat du pavillon du navire).

Le Seawatch 3 est un des derniers bateaux venant au secours des naufragés en Méditerranée. Son ancienne capitaine de 2016 à 2017, Pia Klemp, devrait être jugée par la justice italienne. Soupçonnée « d'aide et de complicité à l'immigration illégale » de 2016 à 2017, elle risque jusqu'à 20 ans de prison. 

 

 

 
 

 

 
 

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