« 100 % des ports français, en métropole et Outre-mer, fonctionnent, s’adaptent à la situation et tous les professionnels portuaires assurent la mission essentielle de ravitaillement du pays », rappelle Jean-Philippe Casanova, président de la fédération française des pilotes maritimes, interrogé en début de semaine par Mer et Marine. « Il n’y a absolument aucune difficulté à servir les navires. Que ce soit le remorquage, le pilotage, le lamanage et les personnels à quai, tout le monde a mis en place des mesures pour assurer la continuité du trafic maritime partout ».
Les stations de pilotage ont toutes mises en place des plans de continuité, avec des mesures sanitaires strictes. 20.000 masques ont pu être commandés, via le Cluster Maritime Français, pour l'ensemble des stations et les Grands Ports Maritimes de Marseille et du Havre « Nous sommes là pour à la fois servir le trafic mais également pour sécuriser le plan d’eau si nécessaire, puisque nous sommes aussi là pour intervenir en urgence. Et nous travaillons avec l’ensemble des services nautiques portuaires pour que tous ces services soient pleinement fonctionnels ». La permanence opérationnelle est assurée mais le ralentissement économique se fait déjà sentir.
« Selon les stations, le recul du trafic va de 25 à 80%. Et les choses ne vont pas s’améliorer : l’arrêt complet du trafic croisière a notamment de très gros impacts. Pour le moment le trafic agro-alimentaire fonctionne bien, mais une partie est saisonnière et il va lui aussi baisser. Pour la sidérurgie, c’est pareil les haut-fourneaux sont ralentis ou arrêtés. Et pour le pétrole, on voit aussi que les capacités de stockage sont quasi-pleines, donc les escales vont se raréfier ».
Certaines stations ont pris des mesures de chômage partiel mais avec des coûts de structure particulièrement importants, les conséquences économiques pourraient être rapidement compliquées. « Nous travaillons avec les autres armateurs pour essayer de trouver des solutions spécifiques de soutien avec les autorités gouvernementales. Nous travaillons tous ensemble pour le pavillon et le port France. Et je tiens à souligner la qualité du dialogue et de l’écoute avec la direction des Affaires maritimes et la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer, ainsi qu’avec le Cluster. La solidarité maritime est vraiment à l’œuvre ».
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