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A l’issue d’une rencontre hier entre le secrétaire d’Etat aux Transports et le syndicat maritime nord, le port de Calais a été partiellement rouvert. Les navires de P&O Ferries, qui avaient été contraints de se replier vers Boulogne, sont de retour, ce qui va permettre de désengorger le trafic. «Nous sommes déjà en train de revenir à notre rythme de 25 traversées par jour entre Calais et Douvres. Nous avons la capacité de transporter 4000 unités de fret par jour et nous estimons être en mesure de prendre en charge tous les camions des chauffeurs actuellement en attente de traverser depuis ou vers la France dans les prochaines 48 heures », annonçait ce vendredi après-midi Helen Deeble, directrice générale de la compagnie britannique.

Si P&O Ferries a été autorisé à revenir à Calais, DFDS était toujours persona non grata pour le SMN et contraint de poursuivre ses rotations avec Douvres depuis Dunkerque.

Pendant ce temps, Alain Vidalies poursuit ses consultations auprès des différents acteurs du dossier MyFerryLink et de la SCOP Seafrance, le secrétaire d’Etat ayant obtenu du SMN qu’aucune action ne soit entreprise jusqu’à mardi prochain, jour d’une table ronde où accord de sortie de crise est espéré.

Il n’y a, cela étant, pas grand-chose à attendre. Les ferries Rodin et Berlioz, immobilisés depuis lundi à Calais, devront tôt ou tard être transférés chez DFDS, avec lequel leur propriétaire, Eurotunnel, a signé un contrat d’affrètement qui est entré en vigueur hier. La SCOP SeaFrance, employeur des 600 personnes qui travaillaient chez MyFerryLink, sera selon toute vraisemblance très rapidement placée en liquidation judiciaire, la décision relevant du tribunal de commerce de Boulogne. De là, les personnels seront licenciés, seule une partie pouvant être reprise. Alors que DFDS avait proposé d'embaucher un peu plus de 200 « scopistes », cette offre a été rejetée par les administrateurs judiciaires de la société coopérative. Tant et si bien qu’on ne sait pas, aujourd’hui, combien de salariés pourraient être repris par l’armement danois. 120 autres devraient en tous cas poursuivre l’aventure MyFerryLink avec Eurotunnel. Car, si le groupe ferroviaire cesse l’exploitation des ferries, il souhaite relancer rapidement une liaison maritime dédiée uniquement au fret. A cet effet, il a conservé le Nord Pas de Calais, qui est actuellement en attente à Dunkerque.

Au final, quels accords peuvent être négociés la semaine prochaine ? A part de savoir si Eurotunnel paiera le plan social de la SCOP SeaFrance et quel sera le montant des primes de licenciement, on ne voit pas bien ce qui pourrait sortir de la fameuse table ronde. Si ce n’est éventuellement quelques reprises supplémentaires de personnel mais, si tel est le cas, cela n’ira probablement pas bien loin. 

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