Pour la première fois depuis plus de deux mois, les anciens navires de MyFerryLink ont repris la mer. Mais ce fut en remorque, le temps d’un bref transit vers Dunkerque, où ils vont être remis en état de naviguer pour le compte de leur nouvel opérateur, DFDS. Les travaux comprendront notamment un changement de livrée, des réparations dans les espaces intérieurs et le remplacement des dispositifs de sauvetage activés début juillet par les marins qui occupaient les navires. Les dégâts occasionnés pendant l'été, et dont le montant est estimé selon la presse locale entre 1 et 1.5 million d'euros, seront payés par Eurotunnel, propriétaire des Rodin et Berlioz. On notera d'ailleurs que le transfert à DFDS, qui va les affréter, n'était pas encore officiellement réalisé hier soir mais, vu que les navires sont désormais à Dunkerque, ce devrait être très rapidement chose faite.
Le Rodin et le Berlioz vont également être rebaptisés. Sur les quais, on parle des futurs Normandie Seaways et Flandres Seaways. Toutefois, selon DFDS, les nouveaux noms n’ont pas encore été déposés.

Le Rodin quittant Calais dimanche (© : JULIEN CARPENTIER)
Remise en service à la fin de l’année
L’objectif de l’armement danois est de les remettre en service sur le Détroit entre la mi-novembre et la mi-décembre. D’ici là, DFDS doit boucler le processus de recrutement des équipages et personnels à terre. Pour cela, 202 ex-salariés de la défunte SCOP SeaFrance seront embauchés, conformément à l’accord conclu cet été sous l’égide du ministère des Transports. Ces marins et sédentaires s’ajouteront aux 450 personnels que DFDS compte déjà à Calais. Ils y retrouveront d'ailleurs d’anciens collègues de SeaFrance, la compagnie danoise ayant, pour mémoire, repris 370 salariés de l’ancienne filiale de la SNCF, liquidée en 2012.

Le Rodin quittant Calais dimanche (© : JULIEN CARPENTIER)
Trois navires sous pavillon français au départ de Calais
Les Rodin et Berlioz continueront d’être exploités sous pavillon français entre Calais et Douvres, où ils s’ajouteront au Calais Seaways. En revanche, le Malo Seaways arrêtera cette ligne et sera redéployé sur un autre service de DFDS dès que les anciens navires de MyFerryLink seront opérationnels. Ces derniers complèteront l’offre de DFDS sur le Détroit, où l’armement exploite une seconde ligne forte de trois ferries entre Dunkerque et Douvres.
NPC : Eurotunnel attend toujours le feu vert des Britanniques
Quant au troisième navire qu'exploitait MyFerryLink, le fréteur Nord Pas de Calais, il reste pour le moment à quai à Dunkerque. Eurotunnel, qui souhaite maintenir une liaison maritime uniquement dédiée au fret, attend toujours le feu vert des autorités britanniques de la concurrence pour exploiter le navire. Une activité qui doit permettre d'employer 120 personnes, faisant partie des 200 anciens de la SCOP que le groupe ferroviaire s'est engagé à reprendre dans le cadre du protocole d'accord signé le 31 août.