Aller au contenu principal

La tension monte encore d’un cran à Marseille où les employés de la SNCM ont voté la reconduction de la grève, qui dure maintenant depuis huit jours.  Le déplacement du secrétaire d’Etat aux Transports Frédéric Cuvillier dans la soirée de lundi, assortie de l’annonce de la nomination d'un médiateur et la mise en place d'une mission confiée à Louis Gallois, n’aura pas suffi à apaiser les grévistes.

Ces derniers ont décidé de passer à la vitesse supérieure en bloquant le Kalliste et en retardant l'appareillage du Piana de la Compagnie Méridionale de Navigation. Tant et si bien que les escales à Marseille des Piana et Girolata devraient être annulées et les navires déroutés vers Toulon. La Méridionale, qui assure la délégation de service public de desserte de la Corse aux côtés de la SNCM, a renforcé ses rotations depuis le début du mouvement de grève.  La semaine dernière, elle avait brièvement envisagé l’affrètement du Marfret Niolon, pour augmenter la capacité de transport, avant de renoncer à ce projet. 

Les syndicalistes de la SNCM réclament désormais la venue du premier ministre Manuel Valls à Marseille. 

 

 

La Corse menace d'un recours contre l'Etat

 

 

Du côté de la collectivité de Corse, c’est l’exaspération totale. Paul Giaccobi, président de l’Executif corse, envisage désormais la voie contentieuse. Dès l’annonce du blocage du Kalliste, il a fait parvenir un courrier au préfet des Bouches-du-Rhône l’enjoignant à  « faire le nécessaire pour que le Kalliste puisse recouvrer sa liberté ».  « Il convient de préciser que ce courrier fait suite aux très nombreuses interventions opérées depuis plusieurs semaines et par lesquelles la CTC avait déjà rappelé à l'Etat ses responsabilités, dans tous les sens du mot », poursuit l’élu corse. Il fait référénce aux obligations contractées par l’Etat au titre des principes de continuité du service public et, ici, le respect de la liberté de circulation portuaire. Un éventuel contentieux pourrait déboucher, selon l’appréciation des juges administratifs, à la mise en jeu de la responsabilité financière de l’Etat.

 

Même son de cloche du côté de la chambre de commerce et d'industrie de Bastia et de Haute-Corse  qui estime que « le droit n’est plus respecté, le service public bafoué et la Corse attaquée ». « Le respect des droits individuels et collectifs doit être appliqué de manière uniforme, tant en Corse qu’à Marseille, et a fortiori lorsque les intérêts vitaux de notre Ile, de notre population et de notre économie sont pris en otage ».

 

 

Aller plus loin

Rubriques
Marine marchande
Dossiers
Corsica Linea La Méridionale