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Il n’y a désormais plus que trois offres de reprises pour la SNCM, actuellement en redressement judiciaire. Les trois repreneurs potentiels, Baja Ferries, MedPartners et Rocca, ont présenté leurs projets aux salariés de l’armement dans la journée de mercredi. La compagnie grecque Attica Ferries, annoncée dans un premier temps, n’a finalement pas présenté d’offre ferme.

Le projet Baja Ferries de Daniel Berrebi

Le projet de Baja Ferries, société de Daniel Berrebi, prévoit la création d’un groupe baptisé Ferries France qui regrouperait trois entités différentes : U Batellu qui reprendrait la délégation de service public de desserte de la Corse, Maghreb Ferries pour les rotations vers l’Afrique du Nord et une société propriétaire des navires. Il offre une reprise d’actifs à hauteur de 15 millions d’euros  - la plus élevée des trois projets - et la préservation de 700 emplois. Selon le projet présenté, les ferries desservant le Maghreb serait immatriculé dans un pavillon européen, puisqu’ils ne pourraient, pour des raisons réglementaires, être pavillonné au Rif. De futures discussions devraient avoir lieu sur ce point. Il annonce un retour à l’équilibre dès 2015 et un chiffre d’affaires de 174.5 millions d’euros en 2017.

Le projet MedPartners mené par Christian Garin

MedPartners est mené par Christian Garin qui annonce des investisseurs européens, parmi lesquels des Norvégiens, dont on ne connaitra l’identité qu’à la mi-mars. Pour mémoire, un premier projet mené par Christian Garin avec les norvégiens de Siem, avait tourné court il y a quelques mois. Medpartners présente, aujourd’hui, l’offre la plus favorable d’un point de vue social, puisqu’il prévoit la reprise de 1080 salariés. Deux sociétés seraient créées et l’ensemble de la flotte resterait sous pavillon français. Christian Garin a également annoncé mettre 9.5 millions d’euros sur la table pour la reprise d’actifs et vouloir commander quatre bateaux neufs d’ici 2020. Le chiffre d’affaires 2017 serait chiffré à 230 millions d’euros.

Le projet corse de Patrick Rocca

Enfin, le projet du chef d’entreprise corse Patrick Rocca prévoit le maintien de 670 postes et le renouvellement progressif de la flotte. Il a annoncé le concours de la collectivité territoriale de Corse qui deviendrait propriétaire des navires qui seraient tous au premier registre. Il annonce un chiffre d’affaires de 182 millions pour 2017.

Les fourches caudines bruxelloises

Les discussions entre les représentants du personnel et les repreneurs ont été limitées dans le temps, puisque chacun disposait d’une heure pour présenter son projet. Si l’ambiance était toujours à l’inquiétude du côté du personnel - qui voit des projets tous lourds de conséquences sociales pour les 1500 salariés actuels - , les chefs d’entreprise ont tous rapporté des discussions constructives. La prochaine étape est le passage de ses dossiers devant la Commission européenne, le 3 mars prochain. Il faut en effet se rappeler que la SNCM est toujours sous le coup de deux décisions européennes exigeant le remboursement de 440 millions d’euros d’aides jugées indûment perçues. L’autorité de la Concurrence pourra autoriser l’effacement de cette ardoise, si le repreneur met en place une discontinuité juridique entre la SNCM et la nouvelle société. Ce qui signifierait potentiellement la perte du contrat de DSP, actuellement attribuée à la compagnie.

Toutes les offres de reprise ont des clauses suspensives de leurs engagements. Parmi elles se trouvent évidemment la question du contentieux européen. Les repreneurs ont annoncé leur présence, aux côtés de la direction de la SNCM et des administrateurs judiciaires, le 3 mars à Bruxelles pour défendre leurs points de vue

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