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A l'occasion de la visite présidentielle qui se tient aujourd'hui au Havre, une intersyndicale constituée de la SNCNMM CFE-CGC / FEETS FO / UFM CFDT / CFTC SNPNSMM, a adressé une lettre à François Hollande concernant les inquiétudes des organisations quant à l'avenir de la marine marchande française. En voici le verbatim :

« Votre présence ce mardi 06 octobre à bord du CMA CGM Bougainville ainsi qu’au sein de l’ENSM, témoigne de l’intérêt que la France porte à sa marine de commerce.

Ainsi que nous l’avons indiqué à monsieur le Secrétaire d’Etat aux Transports lors du Conseil Supérieur de la Marine Marchande du 24 Septembre dernier, il n’est pas sûr, si nous continuons à suivre la politique actuelle en matière de marine marchande, qu’un Président de la République dans 10 ans puisse se rendre au baptême d’un navire français. En effet, les armements nationaux risquent d’avoir tous disparu, sous l’effet de règlementations nationales trop contraignantes ou de manque d’aide à l’investissement, pénalisant leur développement aux détriments d’armements étrangers, de décisions politiques prises en déphasage avec le tempo économique et du dumping social en cabotage national.

En effet : après 3 ans de discussions tripartites, la réforme de la loi de 92 sur les transports pétroliers a accouché d’un texte qui ne garantit aucunement le maintien du pavillon et des emplois nationaux. Pendant ce temps, navires et armements disparaissent et les marins perdent leurs qualifications, leur retirant toute possibilité de pouvoir naviguer demain sur ce type de navires.

Notre pays ne dispose toujours pas d’une flotte stratégique à même d’assurer un minimum d’approvisionnements et de garantir un soutien logistique pour la Marine Nationale lors des Opérations Extérieures. La France étant leader en Europe pour ces Opérations possède, pour la création de cette flotte, un argument solide et recevable par la Commission Européenne.

Soumis au dumping social et sous des coups de boutoirs juridiques, le pavillon français risque de disparaitre en Méditerranée plus particulièrement sur les liaisons passagers avec la Corse, entre 2 régions françaises, à l’instar de ce qui s’est passé pour l’approvisionnement pétrolier et gazier. Des mesures urgentes doivent et peuvent être prises avant l’attribution de la nouvelle DSP maritime Corse, dans un cadre de concurrence loyale et respectueux du développement durable.

Enfin, il ne saurait y avoir de pavillon français de qualité sans une formation des futurs capitaines de navires qui donne satisfaction aux acteurs du monde économique maritime ainsi qu’à tous les partenaires sociaux. A cet effet, nous demandons depuis maintenant plusieurs années la réorganisation du conseil d’administration de l’ENSM afin que la démocratie participative s’exprime pour le plus grand bénéfice de cette formation d’excellence unanimement reconnue ».

 

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