L’activité de Marfret se poursuit, malgré les contraintes imposées par l’épidémie de coronavirus. « Tous nos navires à la mer », indique Raymond Vidil, président de Marfret qui n’a pas encore eu recours au chômage partiel.
Cependant, pour les équipages, explique-t-il à Mer et Marine, « on n’a pas été en mesure d’assurer les relais. On y a donc renoncé pour le moment. Ce sera une grosse difficulté, si cela dure. On cherche à mettre en place des mécanismes pour que le fonctionnement à bord ne soit pas affecté par l’accumulation de fatigue, que nos commandants, nos équipages, puissent veiller à leurs tâches de façon à ne pas engendrer de fatigue qui pourrait nuire à la sécurité ». Il souligne qu’il n’y a « pas un port où nous escalons qui n’est pas concerné par les mesures de confinement ».
Dans les agences et au siège, une large majorité des employés a été placée en télétravail. Des 90 personnes qui travaillent au siège normalement, il en reste moins de 10. Cela permet « à une entreprise de continuer à fonctionner en mode ‘dégradé’ à distance. En mode dégradé car, dans le maritime, tout n’est pas encore dématérialisé ».
Des signaux de ralentissement se dessinent. Ainsi, les réservations pour les cargaisons non-alimentaires (marchandises industrielles, ameublement, produits chimiques…) réduisent, laissant entrevoir un glissement vers une moindre activité à cause de la baisse de la production et des besoins des clients à destination. Une difficulté pour la compagnie qui assure des lignes régulières et devra, quelle que soit la quantité de marchandises à bord, faire face à des frais fixes, tout en assurant un service de ravitaillement important dans les départements et collectivités d’Outre-mer, notamment. « On se prépare à un sacré coup de tabac », explique Raymond Vidil. Il ajoute : « Après, il y a la question de la trésorerie. C’est un grand sujet de préoccupation. Il y a moins de présence dans les entreprises, moins de réactivité sur la passation des écritures, pour régler les factures… Nous sommes très sensibles à cette question financière ».