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Marins sans Frontières vient d’achever la rénovation d’une ancienne vedette de sauvetage de la SNSM qui va rejoindre prochainement Madagascar afin d’y renforcer le dispositif de secours en mer développé ces dernières années par l’association française. Il s’agit de l’ex-SNS 285 Côte du Pays Blanc, qui était basée à Arcachon. Construite en 2000 à Boulogne et ayant fait la majeure partie de sa carrière à La Turballe, cette vedette de seconde classe à coque polyester de 9 mètres de long pour 3.5 mètres de large est équipée de deux moteurs Volvo de 220 cv. Après sa réforme au sein de la SNSM, elle a été cédée à Marins sans Frontières (MARSF), qui l’a remise en état. Principalement financés grâce à une donation de l’armement bordelais Socatra, les travaux de rénovation ont été effectués par le chantier naval Testerin de la Teste-de-Buch, situé sur le bassin d’Arcachon. A l’issue, des essais en mer ont eu lieu le 17 septembre avec à bord Jean Ducluzeau et Gérard d’Aboville, président et vice-président de MARSF.

 

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© MARSF

Jean Ducluzeau à bord de la Stella lors de ses essais à Arcachon le 17 septembre (© : MARSF)

 

Désormais prête, la vedette, rebaptisée Stella, a rejoint Toulon par convoi routier. Comme cela a déjà été le cas pour les précédents bateaux de sauvetage envoyés par Marins sans Frontières à Madagascar, elle va être acheminée en océan Indien grâce au ministère des Armées, en profitant des liaisons logistiques maritimes servant au transport de matériel militaire français dans la région. Ainsi, la vedette doit être embarquée ce mercredi matin sur le roulier MN Calao. La Stella sera débarquée à Mayotte en novembre puis, de là, conduite par Gérard d’Aboville à Antsiranana, anciennement Diego Suarez, où elle sera basée.

C’est la cinquième ancienne vedette de la SNSM reconditionnée par MARSF pour les opérations de sauvetage à Madagascar, où il n’existait avant l’initiative de l’association aucun moyen dédié au secours en mer. Les deux premières vedettes, Aïda et Tosca, sont respectivement arrivées en 2011 à Majunga et en 2015 à Nosy Be. La Norma, qui a suivi en 2017, est basée à Toliara (Tuléar), dans le canal du Mozambique. Puis a suivi en 2018 la Diva, stationnée sur l'île Sainte Marie, sur la côte Est malgache, au nord de Tamatave. Ces deux dernières années, ces bateaux ont permis de sauver plus de 300 personnes, notamment des pêcheurs. 

 

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© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

La Diva avant son départ de Toulon en février 2018 (© : JEAN-LOUIS VENNE)

 

Comme les précédentes vedettes, la Stella restera la propriété de MARSF, qui signe pour chaque bateau une convention pluriannuelle de mise à disposition avec l'Agence Portuaire Maritime et Fluviale (APMF) de Madagascar. Celle-ci doit assurer continuellement l'exploitation des bateaux, ce qui suppose qu’elle soit en mesure de disposer en permanence d'équipages compétents et disponibles. L’APMF s’engage en outre à assurer leur maintenance, qu'il s'agisse de l’entretien courant, d’un carénage annuel et, lorsque cela s'avérera nécessaire, du remplacement des anodes. Dans des mers chaudes comme c'est le cas à Madagascar, il s’agit en effet d’une question vitale pour la survie des vedettes. 

Alors que Marins sans Frontières projette d’envoyer en 2020 une sixième unité sur place, en l’occurrence une vedette de première classe (la SNS 121) qui pourrait être basée à Vohémar, au nord-ouest de l’île, l’association réalise une grosse partie de son activité sur des missions de désenclavement économique et sanitaire de territoires isolés. C’est le cas par exemple pour des villages situés au nord du canal des Pangalanes, à Madagascar, au profit desquels une petite navette est employée pour des visites médicales et campagnes de vaccination par le Centre de Santé de Base (CSB) de Tanambao, construit par MARSF et l’association Side. Dans le même secteur, des pirogues de 7.5 à 17 mètres ont été fournies par l’association pour développer les échanges économiques.

Au Cambodge, Marins sans Frontières a aussi très fortement développé ses actions ces dernières années, avec la construction de quinze embarcations : trois bateaux ambulances permettant aux habitants du lac Tonle Sap qui en ont besoin de rejoindre les hôpitaux qui sont éloignés. Les femmes enceintes en bénéficient notamment pour accoucher en toute sécurité. Sur le lac Tonle Sap toujours, l’association a également mis en place une flottille de douze bateaux servant de navettes scolaires afin de permettre à des enfants jusque-là déscolarisés du fait de l’isolement de leurs villages et de l’insécurité liée aux moyens de transport, de retrouver le chemin de l’école.

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