L'association française des capitaines de navires (AFCAN) a réagi suite à la vive polémique au sujet du talonnage du ferry Mega Express Five, de Corsica Ferries, le 31 mai dernier. Pour mémoire, il semblerait que, selon les premiers éléments fournis, le navire ait talonné à son appareillage de l'ile Rousse. Une voie d'eau n'aurait été constatée que le lendemain par l'équipage alors que le ferry avait effectué un aller-retour entre la Corse et la continent. Le navire est aussitôt parti en cale sèche pour réparer les 50 mètres de tôles endommagées.
Le Centre régional de surveillance et de sauvetage (CROSS) n'a pas été prévenu de l'incident, Corsica Ferries expliquant que le navire ne se trouvait pas en situation de demander un sauvetage. D'où les questions de l'AFCAN: « la réglementation française impose au capitaine du navire la déclaration de tout incident relatif à la sécurité du navire, de la navigation et de ses passagers. Aucun signalement au CROSS n'a été fait (...) Même en l'absence de risque de pollution, l'AFCAN s'interroge sur les fondements d'une telle déclaration, considérant que la présence d'un millier de passagers à bord est, en soi, une raison largement suffisante pour informer le CROSS de ce type d'incident maritime.L'AFCAN s'interroge sur les pressions que le capitaine aurait pu subir de la part de son armement pour minimiser l'incident».
Deux enquêtes nautiques, une menée par les garde-côtes italiens et l'autre par le BEA-mer, devraient permettre de faire le jour sur les circonstances exactes de l'incident. Par ailleurs, il est également possible qu'une information judiciaire puisse être ouverte, puisque le préfet maritime a demandé la transmission au procureur d'un procès-verbal du CROSS constatant l'absence du signalement de l'incident.
