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Après un véritable parcours du combattant, semé d’embuches et de rebondissements, Neoline a pu enfin commander son premier cargo à propulsion vélique. Le navire, qui sera construit en Turquie et équipé d’un gréement développé par les Chantiers de l’Atlantique, effectuera son premier voyage à l’été 2025 entre Saint-Nazaire, Saint-Pierre et Miquelon, Halifax et Baltimore.

« Opiniâtreté », « ténacité », « courage »… Mercredi 18 janvier, lors de l’évènement marquant le lancement de la construction du premier navire de Neoline, ses partenaires financiers et clients chargeurs ont unanimement loué la persévérance de l’équipe de la jeune compagnie nantaise, en particulier son président, Jean Zanuttini. Il faut dire que depuis sa naissance en 2011 autour de neuf anciens officiers de la Marine marchande, ce projet, visant à développer une ligne marchande transatlantique essentiellement propulsée par le vent pour réduire au maximum les émissions de carbone, n’a pas été un long fleuve tranquille. « Au début, on nous prenait pour des utopistes », se rappelle Michel Péry, ancien commandant et l’un des fondateurs de Neoline, qui s’est constituée en société en 2015. Car si aujourd’hui la propulsion à la voile bénéficie de solides vents porteurs, du fait des derniers développements technologiques et de l’impérieuse nécessité pour les industriels de réduire l’empreinte carbone de leur chaine logistique, à l’époque l’idée paraissait à beaucoup sinon saugrenue, du moins trop risquée.

L’épreuve du début de l’année 2022

Mais à force de travail pour affiner techniquement son projet et persuader chargeurs et investisseurs de son intérêt environnemental comme de sa viabilité économique, l’équipe de Neoline a pu aboutir. La concrétisation aurait même dû arriver il y a un an, si l’ancien actionnaire principal, le groupe Sogestran, ne s’était pas retiré à la surprise générale. Le projet est alors en grande difficulté. En catastrophe, il faut trouver d’autres investisseurs. CMA CGM puis Corsica Ferries acceptent de rejoindre l’aventure et la sauvent, en venant boucler le tour de table financier dans le courant de l’année. Mais cela a fait perdre du temps et, dans l’intervalle, la guerre en Ukraine, ainsi que l’explosion du coût des matières premières et de l’énergie, puis l’inflation, ont bousculé tous les plans, notamment économiques. Ce qui conduit Neoline à renoncer à l’offre du groupement d’entreprises ligériennes Neopolia, retenu en 2021 pour réaliser le navire. Celui-ci prévoyait de faire construire la coque au chantier turc KSS, puis de la remorquer à Saint-Nazaire pour son achèvement et l’installation du gréement, qui avait changé fin 2021 pour se fixer sur

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Marine marchande Construction navale