Echoué depuis le 12 juillet sur le récif Durand, en Nouvelle-Calédonie, le porte-conteneurs Kea Trader va voir ses cuves à combustible pompées. Même si aucune pollution n’a jusqu’ici été constatée, les autorités françaises, pour prévenir tout risque, ont mis en demeure l’armateur du navire de faire évacuer les hydrocarbures présents à bord.
Celui-ci a, dans cette perspective, affrété le remorqueur Marcel Viratelle de la compagnie Reviso, qui a conduit sur zone une barge à bord de laquelle a été embarqué du matériel anti-pollution de la base navale de Nouméa. Le convoi est arrivé hier auprès du Kea Trader, dont l’équipage est toujours à bord, de même qu’une équipe de 11 experts de la société de sauvetage Ardent Oceania Salvage, chargée de prévenir les risques de pollutions et d’étudier la possibilité d’un renflouement du navire.

La barge arrivant sur zone (© : FANC)
« Le patrouilleur Amborella du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est également sur place pour renforcer ce dispositif. Transporté sur place à titre préventif, le matériel antipollution permettra de sécuriser les abords du porte-conteneurs lors des opérations de récupération d’hydrocarbures qui seront mises en place par l’armateur. Ces opérations de récupération visent à prévenir tout risque de pollution extérieure », expliquent dans un communiqué le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, le commandement de la zone maritime Nouvelle-Calédonie et le MRCC de Nouméa. Ceux-ci précisent que deux spécialistes du Centre d’expertise pratique de lutte anti-pollution (CEPPOL) de Brest sont arrivé hier afin d’apporter leur expertise dans le déroulement de ces opérations, pour lesquelle le bâtiment multi-missions D'Entrecasteaux, de la Marine nationale, va apporter son soutien (il sera sur place demain).
Un avion-cargo en provenance de Sydney a également rejoint dimanche l’aéroport calédonien de la Tontouta, avec près de 25 tonnes de matériel spécialisé. Un second avion est attendu jeudi, en provenance de Singapour.
« Déterminé à prévenir tout risque pour l’environnement, l’armateur a pris contact avec l’International Tanker Owners Pollution Federation (ITOPF), une organisation à but non-lucratif spécialisée dans la prévention et la gestion des pollutions maritimes. Il a également demandé le concours de deux plongeurs de Polaris, chargé d’évaluer les atteintes à l’environnement sous-marin consécutif à l’échouement. L’armateur a également mobilisé le Groupe océanographique du Pacifique (GOP), qui effectuera des relevés hydrographiques précis du récif Durand (le Louis Hénin vient d'arriver sur place, ndlr) », précisent les autorités françaises, qui se montrent confiantes : « Avec toute leur réactivité et leur expertise, l’armateur, le propriétaire du navire, les assurances, Ardent Oceania Salvage, les services de l’Etat ainsi que ceux du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie travaillent en coopération à la gestion de cette crise. La réponse de l’Etat est dirigée par le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, assumant les fonctions de délégué du gouvernement pour l’action de l’Etat en mer, conseillé par le commandant de la zone maritime Nouvelle-Calédonie et s’appuyant sur le centre de traitement des crises maritimes et le centre opérationnel des Forces armées de la Nouvelle-Calédonie ».
Livré cette année par les chantiers chinois Guangzhou Wenchong, le Kea Trader, long de 184 mètres et transportant 2100 conteneurs, a pour mémoire percuté le récif Durand vers 1h18 du matin (heure locale) mercredi dernier. Parti de Papeete en direction de Nouméa, il naviguait alors à la vitesse de 18 nœuds. Après avoir été alertées, les autorités françaises avaient déclenché le plan ORSEC Maritime.

Le Kea Trader échoué sur le récif Durand (© : FANC)