Florence Parly, ministre des Armées, l'avait annoncé fin novembre à Abu Dhabi. Plusieurs pays de l'Union européenne lancent leur propre mission de surveillance maritime dans le golfe Arabo-Persique suite au regain de tensions qui a vu plusieurs attaques non revendiquées visant des navires de commerce depuis le mois de juin. Baptisée Mission européenne de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz (EMASOH), elle regroupe l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la France, la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas, et le Portugal et va être localisée dans la base militaire française d'Abu Dhabi. « De façon complémentaire avec les actions et les initiatives de sécurité maritime en cours dans la région, notamment l’International Maritime Security Construct, l’objectif de EMASOH est de garantir un environnement de navigation sûr et d’apaiser les tensions régionales actuelles. Dans le plein respect du droit international, notamment de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, la mission fournira de façon concrète une connaissance et une surveillance accrues de la situation maritime, par le déploiement de moyens de surveillance maritime supplémentaires dans le Golfe et dans la mer d’Arabie », précise une déclaration diplomatique commune.
Cette mission viendra en complément de l'action de protection du trafic dans la zone par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, l'opération Sentinel lancée par l'administration Trump en juin. On se souvient qu'en août dernier, la ministre avait exprimé que l’Union européenne ne voulait pas « être dans un dispositif d'escorte des navires, mais nous voulons assurer une présence dissuasive ». Cette nouvelle mission pourrait donc correspondre à cet objectif via une collecte, une analyse et une redistribution des informations recueillies sur place, ainsi qu'une surveillance accrue des mouvements de navires de la zone. Un peu à l'image de ce qui est déjà pratiqué dans les différentes cellules du Maritime Information Cooperation and Awareness Center (MICA Center) situé à la base navale de Brest pour les zones du golfe de Guinée, de la corne de l'Afrique, l'océan Indien, l'Asie du Sud-Est ou encore la Méditerranée. Comme l'a rappelé le président de la République lors de ses voeux aux armées la semaine dernière, la capacité à collecter de manière autonome des informations est essentielle pour suivre l'évolution de la situation dans la zone et prendre des décisions en conséquence.