Dénouement un peu inattendu pour un week-end particulièrement tendu sur les quais de Caen-Ouistreham : les 35 dockers de Brittany Ferries ont décidé, dans la soirée de lundi, de suspendre leur mouvement de grève en attendant une réunion qui doit se tenir aujourd’hui avec la direction.Dans la nuit de samedi à dimanche, un groupe d’une vingtaine d’actionnaires - des producteurs légumiers bretons -, menés par Jean-Marc Roué, président du conseil de surveillance de Brittany ferries, sont venus larguer les aussières du Mont-St-Michel, immobilisé à quai depuis trois jours en raison du mouvement des dockers. Le navire, exploité sur la ligne Caen-Portsmouth, s’était ensuite repositionné au mouillage devant Roscoff en attendant la suite des évènements. Le Normandie, normalement affecté à cette même rotation, avait, quant à lui, débarqué fret et passagers à Roscoff dans la journée de lundi, après avoir été « interdit » d’accès par les dockers aux quais de Cane et de Cherbourg. L’opération des actionnaires, parfois qualifié de « commando », a été vivement dénoncée par les syndicats et notamment la CGT des Marins du grand Ouest, qui a estimé que la direction avait commis «l’irréparable».
Deuxième conflit social sur la ligne en quelques semaines
Suite à l’annonce de la suspension de la grève, les services du Mont-St-Michel et du Normandie devraient reprendre normalement aujourd’hui. En attendant la suite des négociations entre la direction et les dockers, qui réclament des augmentations de salaire.C’est la deuxième fois, en quelques semaines, que le Mont-St-Michel et le Normandie se trouvent au cœur d’un conflit social. Début mars, seize marins grévistes, qui dénonçaient notamment les conditions de travail sur cette ligne (la plus fréquentée de Brittany Ferries), ainsi que les représentants syndicaux CGT et CFDT avaient été assignés au tribunal par la compagnie. Le juge des référés avait débouté l’armement de toutes ses demandes.