Le 28 août, un pétrolier exploité par la compagnie grecque Gold Energy a été pris d’assaut par des pirates au large de Lomé, au Togo. Immatriculé à l’île de Man, en Grande-Bretagne, le navire, chargé de 50.000 tonnes d’hydrocarbures, avait, selon les versions, 24 à 26 membres d’équipage russes à bord. Deux d’entre eux ont été blessés lors de l’attaque.
Alertée, la frégate française Ventôse, déployée depuis le 9 août dans le golfe de Guinée dans le cadre de la mission Corymbe, a reçu pour mission, en coordination avec les autorités locales, de retrouver et suivre le pétrolier. Après une journée de recherche, un vol de l’hélicoptère du bâtiment français a permis de localiser le navire. « En toute discrétion, scrutant scrupuleusement les agissements des pirates, le Ventôse s’est mis à sa poursuite. Une traque silencieuse qui a duré jusqu’à ce que l’hélicoptère décèle deux embarcations rapides se dirigeant vers la côte. Un contact avec le bord a confirmé que les pirates étaient bel et bien partis », précise l’Etat-major des Armées.

Le Ventôse rejoignant le pétrolier (© : MARINE NATIONALE)
Alors que les pirates ont, semble-t-il, été pris en chasse par un patrouilleur d’une marine locale, tout en parvenant finalement à s’échapper, la frégate s’est rapprochée du pétrolier pour porter assistance à son équipage. « En arrivant à proximité du navire piraté, l’équipage du Ventôse a appris deux marins avaient été blessés et laissés sans soins depuis 48 heures. Une équipe de secours, dont le médecin du bord, est alors intervenue et a porté secours aux deux membres d’équipage. Hors de danger, l’un d’eux souffrait d’une blessure par balle à la jambe, ils ont reçu les soins leur permettant d’attendre la prochaine escale du pétrolier ».
L’assaut contre le navire de Gold Energy est la dernière d’une série d’attaques contre des bateaux et installations pétrolières dans le golfe de Guinée. Une semaine avant, un autre tanker avait été attaqué dans la même zone, où les actes de piraterie tendent à se développer. Contrairement à la Somalie, les assaillants ne cherchent pas à détourner les navires et leurs équipages afin de réclamer des rançons aux armateurs. Il s’agit plutôt de raids éclairs, présentés comme plus violents dans la mesure où les marins n’ont pas de « valeur marchande », visant à voler l’argent et les objets de valeur contenus à bord, ainsi que du combustible.

L'équipe de visite du Ventôse montant sur le pétrolier (© : MARINE NATIONALE)