Un préavis de grève reconductible à compter du 26 mars a été déposé par les syndicats CGT des marins, CGT des personnels sédentaires et CGT UGICT des officiers de la SNCM. Ce mouvement social, qui intervient entre les deux tours des élections municipales, a comme principale revendication la mise en place d'un nouvel actionnariat à la tête de l'entreprise. Pour mémoire, l'actionnaire majoritaire (66%) de la SNCM est actuellement la société Transdev, co-détenue à parts égales par Veolia Environnement et la Caisse des Dépôts et Consignations. Depuis plusieurs mois, Veolia a annoncé sa volonté de se retirer de la SNCM. Et par conséquent, son refus d'investir davantage dans l'armement, au moment où celui-ci prévoit un important investissement avec l'achat de quatre nouveaux navires aux chantiers STX France. Il y a quelques semaines, Veolia avait à nouveau évoqué son souhait de voir la mise en place de procédures collectives pour la SNCM.
Transdev s'est même dit prêt à céder sa participation pour une somme symbolique. Lors du dernier conseil de surveillance, qui s'est tenu la semaine dernière et qui a vu la direction autorisée à signer une lettre d'intention pour la commande des navires neufs, les représentants de Transdev se sont abstenus lors du vote de cette décision. Ce qui a provoqué la colère et même la sortie de réunion des représentants CGT de l'armement.
La commande des navires neufs doit être bouclée avant le 30 juin
Il est important de rappeler que, pour des questions de délais de réalisation, la commande ferme aux chantiers doit être signée avant le 30 juin. Et qu'évidemment, pour cela, le financement doit être bouclé. Ce qui passe nécessairement par un nouvel actionnariat, capable de réinjecter de la trésorie dans la SNCM et ce alors que l'épée de Damoclès des 440 millions d'aides européennes à rembourser pèse toujours au-dessus de l'armement. Plusieurs noms d'entreprises ont circulé, dont EDF - qui a depuis démenti - ou les Norvégiens de Siem, qui indiquent étudier la question.
Dans ce contexte difficile et qui impose des décisions rapides, les syndicats CGT entendent mettre la pression dans un débat qui est désormais hautement politisé, puisque les cabinets ministériels, soucieux des échéances électorales, s'y sont largement impliqués ces dernières semaines.
Les syndicats CGT demandent l'implication des actionnaires publics
Pour cela les syndicats demandent une montée au créneau des acteurs publics de l'actionnariat de la SNCM. "Dans l'urgence et pour éviter tout risque de procédure collective et poursuivre la réalisation du plan à long terme à 8 navires avec la commande de 4 ropax aux chantiers de Saint-Nazaire, nous demandons la nomination par l'actionnaire public d'intérêt général Caisse des Dépôts, qui détient 50% de Transdev et a vocation à y remonter à 60% minimum de deux membres de la CDC dûent mandatés au conseil de surveillance de la SNCM, au même titre que les deux représentants de Veolia qui siègent sur le quota de Transdev".
Veolia, identifiée par la CGT comme l'actionaire "chargée de liquider" la compagnie, doit, selon le syndicat être "sorti de Transdev" de manière à ne représenté que 33% du capital et être isolé à d'un actionnariat provisoire " public d'intérêt général", qui regrouperait l'Etat, la CDC et les salariés. Et ce tout en recherchant "un actionnaire pérenne" pour la compagnie.