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A l’époque où le chantier Dubigeon Normandie construisait des navires sur son site de Grand Quevilly dans l’agglomération rouennaise – site fermé depuis bien longtemps – une commande leur avait été passée par le Port Autonome de Rouen. Celle-ci consistait en une drague aspiratrice en marche de 9200 tonnes prévue pour travailler en Seine aval afin de maintenir la profondeur du chenal ou même de l’augmenter. Mise en service en 1978, celle-ci avait été baptisée Paul Barillon. Longue de 100,90 mètres et large de 18 pour un tirant d’eau maximal de 6,88 mètres, elle allait effectuer de nombreuses missions pendant vingt-quatre années. Capable de draguer jusqu’à une profondeur de 30 mètres avec ses deux élindes disposées de chaque bord, la Paul Barillon possédait deux groupes de pompage alimentés chacun par un diesel SACM-AGO de 1545 kw (2000 ch) entraînant une pompe. Deux autres pompes d’adduction d’eau sous pression au niveau des becs d’élindes pour désagréger les vases ou sédiments durs à aspirer avaient un débit de 1500 m3/heure. Pour vider sa cargaison, la Paul Barillon avait été équipée de neuf clapets à commande hydraulique au fond de son puits de 4000 m3.

 

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© PASCAL BREDEL

La Paul Barillon arborant des couleurs très voyantes arrive à quai au Havre. A noter les marques du Port Autonome de Rouen (© PASCAL BREDEL)

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© PASCAL BREDEL

La Paul Barillon vue depuis le Pont de Normandie descend la Seine complètement chargée (© PASCAL BREDEL)

 

Transférée sous la marque de Gie Dragages Ports en 1982, lequel réunit l’Etat puis les Ports Autonomes de Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-Saint Nazaire, Bordeaux et Marseille, la Paul Barillon recevait une peinture de coque « bariolée » qui lui permettait d’être visible pendant les nombreuses et longues périodes de brume s’abattant sur la Vallée de Seine ou son estuaire.

Puis, remplacée en 2002 par la nouvelle drague Daniel Laval, la Paul Barillon était vendue à l’armement Dutch Dredging et changeait de nom en décembre de la même année pour devenir la….. Seine sous pavillon néerlandais. Depuis cette date, elle a travaillé dans les chenaux ou les ports des Pays-Bas et de Belgique.

 

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© MARC OTTINI

Sous les couleurs propres de l’armement Dutch Dredging établi à Sliedrecht, la Seine photographiée sous différents angles sur l’Escaut et à l’entrée de Rotterdam (© MARC OTTINI)

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© MARC OTTINI

(© MARC OTTINI)

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© MARC OTTINI

(© MARC OTTINI)

 

Depuis plusieurs mois, elle réalise des travaux en Argentine, au Brésil ou en Uruguay aux côtés d’autres engins de dragage de son armateur. Immatriculée à Sliedrecht, elle navigue avec un équipage de 16 personnes.

Sa propulsion est toujours assurée par ses deux SACM-AGO V16 d’origine de 2040 Kw chacun, soit une puissance totale de 4080 Kw (5544 ch) entraînant 2 hélices à pales orientables qui lui permet de naviguer à 13 nœuds. La production électrique qui à l’origine était fournie par 3 diesel Poyaud-Unelec de 620 Kw l’est maintenant par 4 diesel-alternateurs de 489 Kw / 611 Kva. Son propulseur d’étrave d’origine de 260 Kw a lui aussi été remplacé par un plus puissant de 605 Kw.

Un article de Marc Ottini

 

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