Y-a-t-il un risque sanitaire pour les navires et marchandises qui transitent par le port chinois de Tianjin depuis le grave accident chimique du mois d’août ? C’est l’inquiétude que les fédérations CGT des Marins, de la Douane et des Ports et Docks ont relayé auprès du gouvernement hier.
Pour mémoire, les 12 et 15 août dernier, plusieurs explosions sont intervenues dans une usine de transformation et stockage de produits dangereux située sur la zone franche du port de Tianjin, provoquant la mort de plus de 120 personnes et l’évacuation de milliers de foyers alentours. Outre les incendies, les réactions chimiques consécutives à l’accident ont provoqué la propagation de produits hautement toxiques, notamment des dérivés de cyanure.
Les opérations portuaires ont été gravement perturbées par cette catastrophe et plusieurs terminaux, notamment dans la zone pétro-chimique, ont suspendu leurs activités. Ce qui n’est pas le cas du terminal conteneur, plus éloigné, qui continue à fonctionner. Ainsi, les CMA CGM Christophe Colomb et CMA CGM Bougainville y ont escalé respectivement les 12 et 25 août. Tous deux doivent prochainement arriver au Havre.
Les syndicats, dans leur lettre au gouvernement, s’inquiètent de la propagation des particules chimiques, brassées par les conditions climatiques et le déblaiement des gravats. « Nous tenions à alerter sur les risques sanitaires auxquels se trouvent exposés les différentes catégories de travailleurs intervenant sur la chaîne de transport (marins, douaniers, dockers, transporteurs, logisticiens…) mais également, en finalité, les consommateurs ».
Ils souhaitent donc voir prise des mesures de précaution, à l’instar de celles mises en place par les garde-côtes américains. « Il nous semble qu’il est de la responsabilité de l’Etat d’assurer la protection des travailleurs et de la population en imposant des règles en matière sanitaire, mais également afin que des informations précises et non faussées soient transmises par les autorités chinoises ».