La situation est toujours difficile à SeaFrance, qui n'a toujours pas trouvé de repreneur. Pour le moment, tous les dossiers déposés par d'éventuels candidats à la reprise n'ont pas été jugés acceptables par la SNCF, maison-mère de la compagnie exploitant la ligne Calais-Douvres. Quant au projet d'offre de reprise de la part des salariés, présenté la semaine dernière, on se demande bien où les employés pourraient trouver l'argent nécessaire au sauvetage de leur entreprise. SeaFrance, qui a été placée en redressement judiciaire le 30 juin 2010, a obtenu en décembre que le tribunal de commerce de Paris prolonge la période d'observation de six mois, c'est-à-dire jusqu'au 28 avril. La compagnie dispose donc encore de quelques semaines pour trouver un partenaire mais, dans le même temps, sa situation financière est redevenue délicate. D'où la nécessité de renflouer ses caisses par une nouvelle recapitalisation. En août dernier, la SNCF avait été autorisée par la Commission européenne à injecter 50 millions d'euros dans sa filiale, avec l'engagement d'un remboursement de cette somme sous six mois. Aucun repreneur n'ayant été trouvé, ce « crédit » n'a pu être remboursé et, aujourd'hui, SeaFrance a besoin d'un nouveau coup de pouce de sa maison-mère pour survivre. C'est pourquoi un nouveau plan de recapitalisation a été présenté à Bruxelles. La SNCF et sa filiale attendent désormais le feu vert de la commission. Si tel n'est pas le cas, l'armement français se retrouverait en très grande difficulté avec la menace d'une liquidation judiciaire. Concernant les effectifs, le plan de réorganisation de SeaFrance suit son cours, les effectifs étant désormais passés sous la barre des 1000 salariés. En tout, 927 personnes travaillent encore pour la compagnie, l'objectif du plan de sauvegarde de l'emploi étant de réduire le nombre de postes à 873 (soit au final 725 postes supprimés sur les 1580 que comptait auparavant SeaFrance). Pour mémoire, la société n'arme plus que trois ferries et un fréteur entre Calais et Douvres.
SeaFrance : Dans l'attente du feu vert de Bruxelles pour une recapitalisation
Par
Vincent Groizeleau
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25/03/2011

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