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Alors que la SNCM est toujours dans l’incertitude sur son avenir et que les mouvements de grève marquent une semaine politiquement chargée, le syndicat SNCMM, branche de la CFE-CGC, fait part de sa colère vis-à-vis de l’attitude du ministre Frédéric Cuvillier et de son administration dans la gestion de la crise qui secoue l’armement.

 

« L’ambiguïté et la schizophrénie » de l’Etat

 

 Dans une longue lettre ouverte signée par Patrice Le Vigouroux, nouveau secrétaire général, le syndicat dénonce « l’ambiguïté, voire la schizophrénie, exprimée par les membres de votre cabinet et les représentants de l’Etat impliqués dans ce dossier » « Monsieur le ministre, Vous avez fait de grandes déclarations, concernant le fait que vous vouliez sauver la SNCM, la qualifiant même de joyau de la marine marchande française. Mais on ne peut pas dire que votre cabinet ou les représentants de l’Etat concernés par l’avenir de cette compagnie vous aient beaucoup suivi dans ce dossier, n’hésitant pas à vous démentir dans les réunions tenus en présence de nos adhérents soit verbalement, soit concrètement en ne participant pas positivement aux votes engageant sa survie ». Une référence directe à l’abstention des représentants de l’Etat,  en sa qualité d’actionnaire de la SNCM, lors du vote, le 26 février dernier, sur la commande des nouveaux navires.

 

La SNCM et le pavillon français

 

Le syndicat poursuit sa lettre en replaçant la situation de la SNCM dans le contexte actuel de la marine marchande française. « Maersk Tankers ferme, Orange Marine envisage de remplacer nombre de marins français par des étrangers. My Ferrylink ne va pas très bien suite aux coups portés par le dogme de la sacro- sainte concurrence, et le risque de la voir disparaître définitivement reste grand. La SNCM est également victime de l’acharnement juridique de Corsica Ferries au nom de ce même dogme. Elle s’est pourtant réformée en acceptant de voir disparaître 500 emplois pour affronter son avenir. Les emplois de marins français disparaissent à tout jamais. La disparition de la SNCM sonnerait la fin de la DSP, signée pour 10 ans, et qui a été également attaquée par Corsica Ferries, dans le but de prendre des parts de marché au départ de Marseille en ne soumissionnant que sur certaines lignes, les plus rentables. Cette compagnie ne s’arrêtera que lorsqu’elle aura conquis le monopole de la desserte Continent Corse. La Compagnie Méridionale de Navigation sera alors sa prochaine victime, sonnant la fin du premier registre français ».

 

« Il n’y a qu’un capitaine qui prend les décisions »

 

S’adressant directement à Frédéric Cuvillier, le syndicat entend lui rappeler ce qu’il estime être ses responsabilités « Monsieur le Ministre, sur un navire, il n’y a qu’un capitaine qui prend les décisions dans les situations difficiles et il ne viendrait à l’idée d’aucun des membres de l’équipage de contester celles-ci ou de prendre des mesures contraires à ses consignes, sachant le risque de mener le navire à une catastrophe certaine ». «  Vous avez le pouvoir d’être le Colbert de la marine marchande du 21 siècle, ne prenez pas le risque de devenir le Jules Moch des marins français ».

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