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Après deux jours de grève, les navires de la SNCM et de La Méridionale ont repris samedi leur activité entre Marseille et l'île de Beauté. Tous sauf un. Le Corse est, en effet, toujours bloqué à quai dans le port phocéen. Le navire devait rejoindre Toulon la semaine dernière afin de débuter, vendredi, un nouveau service entre la rade varoise, Bastia et Ajaccio. Mais un mouvement de grève, lancé par la CGT le 20 janvier, immobilise le navire. Saisi par la direction de la SNCM, le tribunal de grande instance de Marseille a déclaré le 25 janvier la grève illicite et ordonne à la CGT de lever son appel à la grève, tout en levant tout blocage pour que le Corse puisse recouvrer sa liberté de manoeuvre. Mais malgré cette décision de justice, le ferry n'a pas bougé d'un pouce. La direction de la compagnie a donc haussé le ton et lancé des procédures disciplinaires à l'encontre de certains grévistes, avec des sanctions pouvant aller jusqu'à des mises à pied et même des licenciements. « Il est seulement bloqué par neuf marins, et d'ores et déjà, une vingtaine de sanctions ont été prises car des gens qui ont empêché l'appareillage du bateau l'ont fait en toute illégalité », a expliqué à nos confrères de Corse Matin Pierre-André Giovannini. Dénonçant le « manque de discernement de la CGT », le directeur de la SNCM en Corse ne cache pas son incompréhension et son agacement : « Cette grève est regrettable et elle met en péril les 90 emplois à temps plein directement générés par la liaison entre Toulon et la Corse. Ce mouvement social est-il un prétexte pour empêcher la ligne sur Toulon de voir le jour ou bien est-ce pour des raisons politiques? » En attendant de voir comment la situation va évoluer, le syndicat est, en tous cas, parvenu à torpiller le lancement de la nouvelle ligne entre Toulon, Bastia et Ajaccio. Et les équipes commerciales de la SNCM, qui doivent composer depuis longtemps avec la mauvaise image de la compagnie en termes de fiabilité à cause de ses grèves à répétition, vont devoir « ramer » pour convaincre les clients, notamment dans le fret, de faire confiance à la compagnie. La seule gagnante dans cette histoire est Corsica Ferries qui, après avoir durant des années pris des parts de marché la SNCM, voyait celle-ci mener une contre-offensive dans son fief toulonnais. Le service depuis Toulon proposé par la SNCM consiste en trois allers-retours par semaine vers la Corse, soit deux vers Bastia et un vers Ajaccio. Le service doit, de plus, être renforcé durant la saison estivale avec un navire plus important, l'Ile de Beauté (du 11 juin au 2 septembre).

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