Transdev, l’actionnaire principal de la SNCM (66%), a accepté fin octobre de verser à la compagnie un acompte de 17 millions d’euros, sur les 30 millions que la société s’est engagée en juin dernier à injecter afin de renflouer la trésorerie. Cet argent permet à la SNCM, qui menaçait de déposer son bilan ce mois-ci, d’éviter l’asphyxie. L’Etat, actionnaire à hauteur de 25%, serait quant à lui prêt à verser 10 millions d’euros. La SNCM devrait donc disposer de la trésorerie nécessaire à son fonctionnement jusqu’au début de l’année 2014.
Recouvrer les créances
Une bouffée d’oxygène pour l’armement marseillais, qui n’est pas pour autant sorti d’affaire. Il cherche en effet toujours à recouvrer 50 millions d’euros auprès de la Collectivité territoriale de Corse au titre de la hausse du prix du carburant mais aussi du service complémentaire, pour lequel la CTC ne verse plus de subvention depuis le mois de juillet. Une initiative qui fait suite à la décision de la Commission européenne de réclamer le remboursement des aides publiques liées au service complémentaire, qu’elle juge illicites. En tout, Bruxelles réclame le remboursement par la SNCM de 220 millions d’euros depuis 2007. Alors que la compagnie et l’Etat contestent la décision européenne et espèrent obtenir gain de cause devant la justice, l’entreprise vit avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Une menace qui dissuade notamment de nouveaux investisseurs d’entrer dans son capital, cela alors que Veolia n’a apparemment aucune envie de reprendre à son compte les parts de Transdev (filiale commune du groupe et de la Caisse des Dépôts et Consignations), comme annoncé avant l’été.
L’urgence du renouvellement de la flotte
Comptant sur son plan de restructuration pour revenir à l’équilibre financier sous deux ans, la compagnie, qui a accusé 14 millions d’euros de pertes l’an dernier et qui devrait être encore déficitaire cette année, doit à tout prix recouvrer ses créances afin de tenir le coup durant la période de redressement. De plus, elle doit lancer rapidement son plan de renouvellement de la flotte, qui porte sur une commande de deux navires neufs, assortie d’une option pour deux unités supplémentaires. Des unités très innovantes, propulsées au gaz naturel liquéfié, dont la tête de série doit entrer en service en 2016. Impérative pour respecter financièrement le cahier des charges fixé par la nouvelle délégation de service public pour la desserte des ports corses, la construction rapide de ces navires est une nécessité vitale pour la SNCM. Pour y parvenir, elle doit convaincre ses actionnaires et les banques d’assumer un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros.
A noter qu’une table ronde sur l’avenir de la compagnie doit se dérouler le 7 novembre à Marseille autour du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier.