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La vente à Corsica Ferries du Superstar, un navire de 175 mètres, 2080 passagers et 665 voitures construit en 2008 par Fincantieri et qui deviendra Mega Express 6 début 2017, rapportera 91.5 millions d’euros à Tallink. C’est le prix que la compagnie estonienne a annoncé avoir négocié avec Medinvest, société propriétaire de la flotte de Corisca Ferries. Cet argent va notamment servir au financement du plan de transition énergétique de Tallink, qui a décidé de se doter de ferries fonctionnant au gaz naturel liquéfié.

La commande du premier ferry au GNL de Tallink a été confirmée en mars dernier au chantier finlandais Meyer Turku. Sa construction a débuté le 4 août, avec la découpe de la première tôle, en vue d’une livraison début 2017. Ce navire, qui sera exploité en Baltique entre Tallin et Helsinki, mesurera 212 mètres de long et présentera une jauge de 49.000 GT. Très rapide, puisque sa vitesse de croisière devra atteindre 27 nœuds, il pourra transporter 2800 passagers.

 

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© MEYER TURKU

Vue du futur ferry au GNL de Tallink (© : MEYER TURKU)

 

Ce nouveau ferry permettra à Tallink de répondre à la mise en œuvre de la Directive Soufre en Manche, mer du Nord et Baltique (entrée en vigueur le 1er janvier 2015) mais surtout d’anticiper le probable durcissement, à l’avenir, de la règlementation sur les émissions de NOx et de CO2. Or, si la problématique du rejet des SOx peut aussi être solutionnée en passant du fuel loud au gasoil ou en intégrant des systèmes de lavage des fumées (scrubbers) sur les navires, le GNL traite également les autres polluants.

Mais il entraine un surcoût non négligeable à la construction, la réalisation du nouveau ferry de Tallink allant coûter 230 millions, contre un investissement de 120 millions d’euros pour le Superstar (certes plus petit) en 2008. Et la logique veut bien entendu que la compagnie, qui arme 10 navires en Baltique, passe progressivement sa flotte au GNL, ce qui nécessitera des moyens financiers considérables.

La transition énergétique constitue donc un poids économique important, mais c’est aussi un investissement sur l’avenir. Et des économies sur le long terme puisque le GNL est présenté comme moins cher que le carburant classique à l’exploitation, même si on manque encore de recul sur son utilisation, notamment en termes de maintenance.  Le développement rapide de la propulsion au gaz et son essor, en particulier en Europe du nord, devrait néanmoins contribuer à réduire son coût dans les prochaines années. Quant aux pouvoirs publics, ils vont probablement accentuer les aides, notamment à l’innovation, pour soutenir l'essor des transports propres. 

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Propulsion - Motorisation de navires Corsica Ferries