Cela n’aura pas duré bien longtemps, mais les navires de DFDS ont, de nouveau, été bloqués hier par des membres du Syndicat Maritime Nord. Le mouvement fait suite à la table ronde qui s’est tenue au ministère des Transports en début de semaine, dont l’ordre du jour était le devenir des salariés de MyFerryLink, en particulier des 402 d’entre eux qui devaient trouver un nouvel emploi soit chez DFDS, soit au sein du groupe Eurotunnel.
Un peu plus de quatre mois après le protocole signé au ministère des Transports le 31 août 2015, on est loin du compte. DFDS a embauché, pour l’instant, environ 75 anciens salariés de MyFerryLink. Le processus de recrutement est encore en cours, les deux navires Côte des Dunes (ex-Rodin) et Côte des Flandres (ex-Berlioz) ne devant entrer en service qu'entre le 9 et le 16 février. Pour mémoire, DFDS s’est engagé à recruter 202 anciens de MFL.
Le Nord Pas-de-Calais en attente à Dunkerque (© : JULIEN CARPENTIER)
Une vingtaine de personnes embauchées chez Eurotunnel
La situation semble plus complexe du côté des éventuels recrutements dans le groupe Eurotunnel. Les vingt personnels administratifs ont été embauchés. En revanche, les 50 personnes qui devaient rejoindre une filiale de sécurité du groupe ferroviaire ne l’ont pas encore été. Et les 130 qui devaient armer le fréteur Nord Pas-de-Calais sont dans une situation particulièrement délicate. En effet, à la suite de la décision défavorable de la juridiction britannique de la Concurrence, le mois dernier, Eurotunnel a décidé de mettre en vente le navire. Compromettant, de facto, l’embauche des marins. Pour mémoire, Eurotunnel avait subordonné la reprise de ces 130 postes à l’avis favorable de la juridiction britannique. Le groupe ferroviaire serait donc, a priori, dégagé de toute obligation.
Mais le Syndicat Maritime Nord ne l’entend pas de cette oreille. Après avoir évoqué la volonté d’ouvrir une procédure contentieuse à l’encontre de DFDS et d’Eurotunnel, Eric Vercoutre, leader du SMN, a également exposé la volonté du syndicat de récupérer, coûte que coûte, le Nord Pas-de-Calais.