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C'est une première étape mais elle est à la fois importante et symbolique. Neoline, la société nantaise qui projette l'ouverture d'une ligne roulière régulière entre Saint-Nazaire, Saint-Pierre-et-Miquelon et Baltimore avec des cargos à propulsion vélique, vient de signer un partenariat avec le constructeur automobile Renault. « Si Renault s'engage, c'est que la voile a démontré sa pertinence », souligne Michel Péry, président de Neoline. Le groupe automobile prévoit de s'engager sur les trois prochaines années auprès du tout nouvel armement, qui a lancé un appel d'offres pour deux bateaux en septembre dernier. Conçus notamment par Bureau Mauric, ils doivent mesurer 136 mètres de long pour 23.8 mètres de large, avec un tirant d’eau maximal de 6 mètres au port et 13 mètres au large en raison du déploiement de grands ailerons sous la coque. Prévus pour afficher un déplacement de 11.000 tonnes, les Neoliners comptent deux doubles-mâts. Le tirant d’air des navires est donné à 60 mètres mais la mâture pourra se replier afin de limiter la hauteur à 35.5 mètres. Doté d’une surface de voilure de 3850 m², ils doivent pouvoir atteindre une vitesse commerciale de 11 nœuds, avec en appoint une propulsion diesel-électrique permettant de filer 13 nœuds sur moteur (3500 kW). Neoline attend le retour des constructeurs à la fin du mois en vue d’une commande d’ici la fin de l’année. Objectif : une mise en service à partir de 2020.

 

199057 Neoline Renault
© DROITS RESERVES

(DROITS RESERVES)

199055 Neoline Renault
© DROITS RESERVES

(DROITS RESERVES)

 

Armés par 14 membres d’équipage et pouvant accueillir 12 passagers, les cargos souhaités par la société présentent un port en lourd de 6000 tonnes. Ils comptent une rampe à l’arrière et trois zones de chargement (2000, 1200 et 200 m²), dont deux grands ponts rouliers avec un total de 1300 mètres linéaires. Les Neoliners sont conçus pour transporter tout type de marchandises, notamment du fret lourd, du roulant, des colis hors normes et aussi des conteneurs, avec une capacité de 286 EVP. Le tout entièrement protégé en cale ou dans les garages.

L'implication de Renault, qui s'inscrit dans son engagement à diminuer l'empreinte carbone dans sa chaîne logistique, va se concrétiser à différents niveaux. « D'abord en embarquant des véhicules sur les premiers bateaux entre la France et les Etats-Unis. Pas énormément, environ 150 par an, mais ce n'est pas une ligne d'exportation majeure pour Renault », détaille Michel Péry. En revanche, le groupe automobile sera d'ores et déjà impliqué dans le projet suivant de navire de Neoline, un car-carrier de 210 mètres. Renault mène également une réflexion sur la réutilisation de son parc de batteries en location, qu'il pourrait valoriser sur des projets comme ceux de Néoline. 

Une belle étape donc pour Neoline, qui pourrait être suivie par d'autres partenariats. « Nous sommes actuellement en discussion avec d'autres chargeurs structurants », précise Michel Péry. Parmi eux, une autre multinationale automobile.

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