Voilà qui risque de faire grincer des dents, notamment en Bretagne. Plusieurs fédérations de transports viennent de publier un communiqué commun de soutien à l’écotaxe. Cette taxe, dont l’élaboration datait du Grenelle de l’Environnement, touchait le transport routier et a été suspendue par le Premier ministre en novembre dernier, suite au mouvement de colère des Bonnets Rouges en Bretagne. « Les entreprises de transports publics, ferroviaires, combinés, maritimes et fluviaux rappellent la nécessité de maintenir l’écotaxe pour entretenir les infrastructures existantes et investir dans les modes de déplacement durables », expliquent les cosignataires. Il s'agit d'Armateurs de France, le Bureau du Short Sea Shipping, le GNTC qui regroupe les acteurs du transport combiné, l’Union des Transports Publics et ferroviaires (UTP) et les Transporteurs Fluviaux de France. « Ce report hypothèque fortement les solutions de transports alternatives au tout routier et le système de transport français. Les entreprises qui oeuvrent pour la mobilité durable s’inquiètent du report sine die de l’écotaxe, dont la mise en place a déjà été différée à plusieurs reprises. Ces professionnels, qui regroupent plus de 300.000 salariés pour un chiffre d’affaires annuel de plus de 40 milliards d’euros, ont pourtant à coeur de répondre à une demande de mobilité multimodale toujours croissante », détaillent les fédérations.
L’affaiblissement des moyens des transporteurs alternatifs à la route
Ces professionnels dressent par ailleurs plusieurs constats de l’amputation des moyens de transports alternatifs à la route. « Depuis le 1er janvier 2014, leurs entreprises sont confrontées à une hausse de la TVA. Les perspectives d’investissement pour le rail sont lourdement pénalisées par l’annulation du versement à RFF de 135 millions d’euros de compensation dû par l’État au titre des péages fret, conformément aux mesures annoncées lors de l’Engagement national pour le fret ferroviaire (ENFF). Les Voies Navigables de France ne peuvent plus financer le programme de régénération et de développement du réseau, et n’ont pu ni fixer, ni voter leur budget 2014 puisque l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF) ne sera pas en mesure de lui verser en année pleine les 60 millions d’euros annoncés. L’équilibre économique, voire l’existence même, du transport maritime à courte distance est menacé dans plusieurs secteurs par les règlementations (NDLR dont notamment Marpol 6 sur les émissions de soufres) et les coûts supplémentaires induits ».