Fluctuation du prix des soutes, optimisation des coûts d’exploitation, contraintes règlementaires de plus en plus nombreuses, augmentation de la fenêtre opérationnelle… les navires doivent répondre à de plus en plus de défis en terme de rentabilité et de respect de l’environnement. La conjugaison de ces deux éléments a amené de nombreuses et rapides évolutions sur l’ensemble des paramètres de construction et d’exploitation du navire : design, maintenance, règles d’utilisation mais surtout type de propulsion.
En la matière, les mentalités ont évolué spectaculairement ces vingt dernières années. D’un fonctionnement « tout mécanique », où le centre de gravité de la propulsion du navire se trouvait au cœur des pistons d’un moteur diesel, on arrive désormais à une grande diversité de systèmes de machine.
La «démocratisation » de la propulsion diesel-électrique, largement boostée par l’explosion de la flotte de servitude à l’offshore, a fait considérablement évoluer la place du système électrique embarqué. L’électricité devient désormais un acteur considérable en terme d’optimisation de l’énergie du bord, que ce soit à travers des nouveaux apparaux de propulsion de type pods, l’automatisation, avec notamment le perfectionnement constant des systèmes de positionnement dynamique ou encore le stockage avec l’émergence des propulsions hybrides qui commence à séduire des publics exigeants que ce sont les ferries ou les remorqueurs.
Et puis il y a les combustibles. Poussée par les réglementations en matière d’émission de soufre et des préoccupations environnementales, les pays du Nord de l’Europe ont amorcé, il y une dizaine d’années, le mouvement vers la propulsion au gaz naturel liquéfié. Plus propre, l’utilisation de ce dernier permet de rentrer dans tous les cadres règlementaires de l’Organisation maritime internationale en termes d’émission. D’abord marginal, cette propulsion, qu’elle soit basée sur des moteurs de type dual-fuel (diesel et GNL) ou purement GNL, commence à faire sa place dans tous les compartiments de la construction navale : des remorqueurs portuaires, en passant par les ferries ou les porte-conteneurs, jusqu’à, comme annoncé récemment, les futurs paquebots d’Aida Cruise.
Le GNL a ouvert une porte. Les spécialistes planifient désormais l’utilisation de méthanol ou encore de pile à hydrogène. Et imaginent même la combinaison avec l’énergie vélique. La propulsion réserve encore beaucoup de possibilité d’innovation et c’est quelques une d’entre elle que nous avons choisi de vous présenter cette semaine dans Mer et Marine.