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La mise à l'eau de l'Hydroptère DCNS, le trimaran volant comme on l'appelle, vient d'être effectuée à La Ciotat. Alain Thébault et son équipage vont retrouver la Méditerranée pour une première série de tests avant de tenter de battre, cet été, le record de la traversée du Pacifique entre Los Angeles et Honolulu. Pour ce nouveau défi, l'Hydroptère DCNS a bénéficié de plusieurs adaptations, réalisées aux chantiers H2X de La Ciotat. La longueur du bout-dehors, l'appendice à l'avant du bateau, passe à environ 4 mètres 50. Il permettra d'amurer un Gennaker (voile d'avant de 220 mètres carrés) sensiblement plus grand et situé plus en avant afin d'augmenter les angles de descente. L'étrave du trimaran a été renforcée pour compenser la transformation structurelle du plan de voilure et répondre aux conditions de navigations océaniques. Afin de décoller plus rapidement, un gain de poids a été obtenu par le remplacement du skeg en aluminium par un modèle en carbone (poutre support du safran) et par le remplacement du moteur par une version plus petite. Des foils avec de nouveaux profils équiperont également le voilier. Grâce à des bords d'attaque plus ronds, ils assureront au trimaran, des écoulements hydrodynamiques plus fluides permettant de réduire le phénomène de cavitation (décrochage) à haute vitesse par mer formée. Enfin, un système d'asservissement des gouvernes de profondeur permettant de stabiliser le trimaran a été intégré. Un programme informatique mis au point par les ingénieurs de DCNS permettra d'automatiser le comportement de cette gouverne. Cette technologie, déjà utilisée sur les sous-marins nucléaires développés par le constructeur naval, devrait permettre à l'Hydroptère de gagner plusieurs noeuds de vitesse moyenne au cours de sa traversée. (© : DRAGON ROUGE) La mise à l'eau de l'Hydroptère (© : FRANCIS DEMANGE) Sur le plan visuel, le voilier le plus rapide du monde s'est métamorphosé en poisson volant avec des écailles le long des flotteurs et de la coque centrale et des ailes dessinées sur le plan de voilure. Cette décoration vient illustrer la relation particulière de DCNS, nouveau partenaire d'Alain Thébault et de son équipe, avec la mer et prend tout son sens sur un engin pionnier du concept de « voile volante ». Dans les prochaines semaines, l'Hydroptère DCNS sera embarqué sur un cargo qui le transportera jusqu'à Los Angeles, point de départ de la tentative de record du Pacifique. Après avoir battu en 2009 le record absolu de vitesse à la voile (50.17 noeuds sur un mille nautique), le nouveau défi d'Alain Thébault, skippeur et concepteur du trimaran laboratoire, est de battre cet été le record du Pacifique entre Los Angeles et Honolulu détenu par Olivier de Kersauson, qui a réalisé la traversée en 4 jours, 19 heures, 31 minutes à bord de Geronimo, à 19.17 noeuds de moyenne.

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