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L’opération de sauvetage de Lionel Lemonchois et du Maxi80 Prince de Bretagne se déroule bien. Parti de Rio de Janeiro dans la nuit du 30 janvier, l’Agil, un remorqueur de 24 mètres affrété par le team Prince de Bretagne, a rejoint le 6 février, dans la soirée, le skipper normand et son bateau. Dérivant à 800 milles des côtes brésiliennes, en plein Atlantique sud, le trimaran avait chaviré le 27 janvier, dix jours après son départ de Lorient pour une tentative de record de la traversée vers l’île Maurice.

Après avoir passé dix jours seul, réfugié dans la coque centrale de Prince de Bretagne, Lionel Lemonchois a été récupéré à bord de l’Agil, où se trouvent plusieurs membres de son équipe, dépêchés de France afin de mener à bien le sauvetage. Le skipper normand en sécurité, les opérations de récupération du multicoque ont pu débuter. La manœuvre avait été méticuleusement préparée, quelques 8 tonnes de matériel ayant été embarquées sur l’Agil (câbles autopompes, élingues, matériel de plongée, gueuses, sangles, ballons gonflables, chaînes…), alors que Lemonchois est intervenu dans l’eau la semaine dernière afin, notamment, de dégager les voiles. Finalement, le Maxi80 Prince de Bretagne a été retourné avec succès dans la soirée du vendredi 7 février.

 

 

Une manœuvre délicate

 

 

Avant cela, il a fallu percer le flotteur tribord ainsi que toutes les cloisons étanches pour le remplir d’eau et le couler. Dans le même temps, des sangles et un poids de plusieurs tonnes avaient été installés sur le côté opposé, afin de faire basculer l’ensemble et remettre le bateau dans le bon sens. Une opération délicate qui n’a pas fonctionné du premier coup, explique le skipper : « Nous avons commencé dès le lever du jour. Nous avons réalisé une première tentative dans la matinée qui a avorté après que le bout sur lequel nous avions fixé les cinq tonnes de chaînes cède, mais dans l'après-midi, l'opération s'est déroulée exactement comme nous l'avions prévue. Le flotteur vide a tourné très lentement autour de la coque centrale avant de basculer et de se retrouver à l'endroit. Le tout en douceur et sans brutalité ».

Il a ensuite fallu vider l’eau contenue dans le flotteur tribord, le bras de liaison et la coque centrale, le tout dans une chaleur éprouvante et en terminant au sceau. Enfin, à l’issue d’une ultime inspection, le remorquage du trimaran, tracté à 200 mètres derrière l’Agil, a pu débuter. Alors que la météo est plutôt bonne, le convoi progresse à une vitesse d’environ 6 nœuds, ce qui devrait lui permettre d’arriver au Brésil d’ici jeudi.

 

 

Rencontre avec un bateau suspect

 

 

On notera, pour finir, que l’équipe a fait état d’une rencontre inquiétante intervenue vendredi. C’est Lionel Lemonchois qui raconte cet étonnant épisode : « Deux heures avant le lever du soleil, un cargo battant pavillon russe s'est approché de mon bateau. Il s'est arrêté à environ un quart de mille. A bord du remorqueur, nous avons tenté de prendre contact avec lui par VHF afin de connaitre ses intentions mais il n'a pas répondu. A mon sens, il n'y avait aucune ambiguïté possible, il s'agissait d'un bateau pirate. Il est resté un long moment à observer, tentant visiblement de se positionner entre nous et le Maxi80. Il a fini par partir mais je ne veux pas penser au déroulement de la situation si j'avais été encore tout seul sur zone ». 

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