Armel Le Cléac’h a pu déclencher sa balise de détresse et communiquer avec son team technique à terre. Le CROSS Gris Nez a pris en charge l’organisation des secours, en coordination avec la Direction de Course et le Team Banque Populaire. Le skipper est sain et sauf en sécurité à l’intérieur du bateau.
Un premier chavirage en avril…
Le coup est rude pour le Team Banque Populaire, victime d’un chavirage en avril dernier au large des côtes marocaines. Une culbute survenue la nuit, alors qu’ils étaient trois à bord, dont un cameraman. Un chavirage survenu la nuit dans une survente. A l’époque, les systèmes anti-chavirage, notamment de largage automatique des voiles, n’étaient pas complètement installés.Ensuite, il avait fallu organiser les opérations de récupération du trimaran. Un remorquage jusqu’à Casablanca, un retour par cargo jusqu’à Lorient le 2 mai, un premier chantier chez Multiplast à Vannes, puis un second à Lorient pour une remise à l’eau en août dernier. Et une facture estimée à près de 2 millions d’euros.

« Je ne suis pas traumatisé par ce chavirage », disait alors Armel Le Cléac’h, motivé et bien décidé à se présenter sur la ligne de départ, le dimanche 4 novembre dernier. Être au départ du Rhum était pour lui une revanche après sa blessure à la main quatre ans plus tôt. Blessé, le skipper saint-politain avait dû se résoudre à laisser sa place à Loïck Peyron qui s’était imposé une Guadeloupe.
Arrêt rapide à Roscoff
Ce Rhum 2018, Armel Le Cléac’h voulait en être. Après un superbe départ, il avait dû faire une rapide escale technique pour réparer une pièce défectueuse., laissant ses petits camarades s’échapper.Après les retraits successifs de Sébastien Josse (Gitana 17) et Thomas Coville (Sodebo), le skipper de Banque Populaire avait cravaché pour rester dans le rythme infernal imposé par François Gabart (Macif) mais aussi Francis Joyon (Idec). Plus à l’ouest que ses deux principaux concurrents, Le Cléac’h a affronté des conditions plus musclées : 30-35 nœuds de vent et 5 mètres de creux.
D’après le team, le trimaran a chaviré suite à la rupture du flotteur bâbord. Fort heureusement, Armel Le Cléac’h, qui avait chaviré avec Damian Foxall lors de la Transat Jacques Vabre en novembre 2005, est sain et sauf. En revanche, on peut se poser la question de la récupération du bateau. En avril dernier, l’opération avait été rondement menée lors du chavirage au large des côtes marocaines, la météo étant très clémente. Cette fois, avec une mer défoncée et une autre dépression à venir, il ne sera pas évident d’aller chercher un maxi-trimaran retourné avec un flotteur cassé. Pour info, un Ultime coûte au minimum 12 millions d’euros.
Un avion décolle de Brest
Le trimaran se retrouve quasiment à égale distance des Açores et de Lisbonne : environ 450 milles. Les concurrents les plus proches sont Vincent Riou (PRB) et Paul Meilhat (SMA). Pour l’instant, le MRCC portugais a pris les affaires en main, alertant les navires de commerce présents sur la zone. Un avion est parti survoler la zone.
A 14h13, le MRCC de Punta Delgada /Açores (Maritime Rescue Coordination Center) nous informait qu’un avion portugais était en route pour un survol du bateau afin d’effectuer un premier repérage. Ces derniers devraient également communiquer des informations concernant la présence de navires marchands ou de navires militaires à proximité de la zone. Un peu plus tard, la préfecture maritime de Brest donnait une autorisation de décollage pour qu’un Falcon en partance de la base aéronavale de Lann Bihoué effectue un repérage.
La veille, l’étrave du flotteur tribord de Gitana s’était rompue à peu près dans les mêles conditions, au reaching (ndlr : vent de travers) Les maxi-trimarans volants sont des machines exceptionnelles qui demandent au moins deux bonnes années de mise au point. Là, manifestement, il faut revoir la copie. Il y a un problème de structure. De solidité quand, à haute vitesse, les flotteurs retombent et percutent l’eau…Sébastien Josse, Thomas Coville et Armel Le Cléac’h hors jeu, ils ne sont plus que trois dans la catégorie reine des Ultimes. Pour l’instant, François Gabart mène les débats et ne parvient pas à se défaire d’un Francis Joyon accrocheur en diable. À 62 ans, avec un bateau vieux de 12 ans, le marin de Locmariaquer réalise une course remarquable.Le troisième n’est autre que Romain Pilliard, organisateur du Tour de Belle Ile, qui s’est invité dans la cour des grands avec l’ancien trimaran d’Ellen MacArthur. Pilliard est un amateur éclairé… qui file vers un podium en Ultimes. Qui l’eut cru ?
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Un article de la rédaction du Télégramme