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« L’idée m’est venue à San Francisco pendant la Coupe de l’America en 2013. J’ai découvert le SailDrone, un drone trimaran à voile de 5.90 mètres, qui a réalisé la traversée San Francisco-Honolulu en autonomie. J’ai réalisé qu’il n’y avait, en fait, que très peu de drones voiliers ou électriques à capacité hauturière » 

 

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© SAILDRONE

Le Saildrone de 19 pieds qui a réalisé San Francisco Honolulu en autonomie (SAILDRONE)

 

Christophe Guigueno est journaliste et passionné de voile, de glisse et de mer en général. Et il déborde d’idées sur ce que l’avenir de la navigation pourrait être. « On parle beaucoup de drone, on parle beaucoup d’énergie non fossile, alors pourquoi pas allier les deux ? Un drone qui puisse aller loin en totale autonomie, cela peut intéresser du monde dans le milieu maritime, et notamment les scientifiques »

 

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© DRONAUTIC

Christophe Guigeno (DRONAUTIC)

 

Dans l’esprit de celui que tout le monde surnomme Pipof germe une idée : il faut créer un prototype. « J’ai pensé aux concours de robots dans les écoles d’ingénieurs. Je me suis dit qu’il fallait qu’on intéresse un maximum de gens qui réfléchissent sur ce concept et qui inventent des bateaux ». Avec l’aide de spécialistes d’architecture navale, Pipof définit une jauge : maximum six mètres de longueur, six de largeur, deux mètres de tirant d’eau, quatre mètres de tirant d’eau mini, dix mètres maxi. L’embarcation doit pouvoir emporter 60 à 80 kg dans un volume de 100 litres. Et bien sûr, il ne peut fonctionner qu’à base d’énergie non fossile. « Ni nucléaire, évidemment ».

 

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© DRONAUTIC

Et parce qu’un peu de compétition est toujours stimulante, Pipof se dit qu’il faut trouver un enjeu. «En 1969, Robin Knox-Johnston a réalisé le Golden Globe, le tour du monde à la voile en 312 jours. Je me suis dit que ce serait intéressant de voir, 50 ans plus tard, si nous étions capables de construire des engins pouvant faire la même chose tout seul ». Dronautic est né, avec pour objectif un départ en 2018. « Ce n’est pas vraiment une course, c’est plutôt un challenge pour un laboratoire d’idées ».

Les futurs dronautics ne seront pas des bateaux de course, « ce sera aussi un bateau de fret, un cargo du futur », une embarcation qui devra être équipée d’un AIS, d’une balise de positionnement, d’une caméra et qui puisse envoyer des images. « Sur une si longue distance, avec une assistance limitée, cela n’a jamais été fait ». Un projet de longue haleine pour les futurs inventeurs. « Nous allons commencer par un concours d’architecture navale. Les prix seront remis en juin 2015. Ensuite ce sera la présentation du calendrier des régates avec des évènements côtiers et ponctuels dès 2016, une transat en 2017 et enfin le tour du monde en 2018 ».

Derrière l’aspect ludique, l’enjeu est de taille : prouver que les énergies renouvelables sont viables pour la navigation au long cours. Et faire avancer la technologie dans ce sens : « pour des équipementiers, accompagner une équipe de Dronautic peut amener des évolutions qui leur serviront commercialement ». Pipof espère toucher un public professionnel et étudiant, ainsi que des collectivités locales et des sponsors. Une belle occasion de joindre la science à la glisse…

 

Pour obtenir plus de renseignements sur le projet : dronautic.org

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