Il a été le premier à franchir l'équateur : Armel Le Cléac'h a passé la ligne symbolique, hier matin, toujours suivi par une flotte de 14 autres bateaux après la traversée du Pot au Noir. Le Polonais Zbigniew Gutkowski (Energa) a pour sa part annoncé son abandon. En milieu de journée, on apprenait que le verin de quille de Maître Coq avait cédé suite à une probable collision avec un Ofni, objet flottant non identifié.
"Gutek" abandonne
Le Polonais Zbigniew Gutkowski (Energa) a annoncé ce mercredi son abandon. Victime depuis plusieurs jours de problèmes notamment de pilote automatique, il se dirigeait mardi vers le Maroc, où il n'avait toutefois pas l'intention de s'arrêter.
"Aujourd'hui, j'ai besoin de vous dire ce que j'ai en tête depuis quelques jours. Le courage, ce n'est pas seulement combattre, mais aussi savoir s'arrêter", explique le skipper d'Energa, après avoir annoncé son abandon, dans un message plein d'émotion contenue. "Je sais que j'ai fait tout ce que je pouvais pour réparer mes problèmes électroniques depuis plusieurs jours. Je sais aussi que mon équipe et mes amis ont fait de leur mieux. Et je suis extrêmement reconnaissant pour le soutien. Mais je ne peux pas continuer comme ça. N'ayant aucun pilote automatique, je ne peux pas courir, et si je ne peux pas courir, je dois abandonner. C'est une décision difficile, une des plus difficiles de ma vie. Mais c'est le Vendée Globe, c'est la puissance de l'océan et vous ne pouvez pas vous y opposer. C'est comme conduire sur la route, de nuit, avec de nombreux virages et de nombreux arbres. Soudain, les lumières s'éteignent et vous ne pouvez pas ralentir. Quelles sont vos chances de survie ? C'est la même chose avec le pilote automatique, si vous naviguez sur l'océan avec les vagues en guise de danger ..."
Il est le sixième skipper à abandonner après Marc Guillemot (Safran), Kito de Pavant (Groupe Bel), Louis Burton (Bureau Vallée), Samantha Davies (Savéol) et Jérémie Beyou (Maître CoQ). Ils ne sont donc plus que 14 en course.
Maître Coq victime d'un choc avec un OFNI
Un choc avec un OFNI serait à l’origine de l’avarie qui a contraint le skipper Maître CoQ à l’abandon dans le Vendée Globe. Jérémie Beyou et son équipe, épaulés d’un expert en hydraulique, sont à pied d’œuvre depuis lundi après-midi à Mindao au Cap Vert pour découvrir la cause de la casse de la tête de vérin de quille de Maître CoQ. Une première hypothèse se profile. "Cela a dû se produire à la sortie du front que nous avons négocié au large des Canaries, a expliqué Jérémie Beyou. Il y avait 40 nœuds de vent et une mer croisée très dure. J'étais tribord amure, la tige de vérin était sortie de ce côté-là. En retombant d'une vague, j'ai dû taper un OFNI sur le côté du bulbe, car on voit clairement un impact à cet endroit-là. Ce choc de côté a généré un effort inhabituel sur la tête de quille. Ensuite, le temps a fait son œuvre et deux à trois jours plus tard, la tête de vérin, affaiblie par le choc, a cassé. Après analyse de la pièce et échanges avec les experts, c'est l'hypothèse la plus vraisemblable".
40 milles d'avance pour Le Cléac'h, Cheminées Poujoulat double PRB
Seul changement notable dans la hiérarchie du Vendée, Bernard Stamm reprend provisoirement la 3e place à Vincent Riou. Des six hommes en tête, quatre avaient déjà franchi l'équateur à 16 h française.
A noter toutefois, la satisfaction de Jean Le Cam. Il a réalisé une bonne affaire dans le pot au noir en compagnie de Mike Golding (Gamesa) et Dominique Wavre (Mirabaud), puisqu’en l’espace de vingt-quatre heures, le trio a réduit de 150 milles l’écart qui le séparait de la tête du classement. Une belle opération qu’espérait bien rééditer Arnaud Boissières qui aimerait bien hisser son Akena Vérandas au niveau des trois "papys chasseurs".
Sept bateaux pénalisés
Suite à la réclamation posée d’une part par Hugo Boss, de l’autre par le comité de course, le jury a décidé d'infliger une pénalité aux navigateurs n'ayant pas respecté dans son intégralité le règlement prévenant les abordages en mer au passage du Dispositif de Séparation de Trafic (DST) du cap Finisterre.
Le jury a tranché : deux heures de pénalité pour SynerCiel, Mirabaud, Acciona 100% EcoPowered, Initiatives-Cœur et Energa, trente minutes pour Gamesa et vingt pour Virbac-Paprec 3.
Les coureurs ont jusqu’à demain 23h TU pour l’accomplir.
Le principe est simple : à partir d’un point indiqué à l’organisation, le concurrent doit repasser par ce même point à l’issue de son temps de pénalité. Dominique Wavre est le premier à avoir décidé de s’acquitter de sa dette, en faisant demi-tour.
Article rédigé par la rédaction du Télégramme.
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