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En attendant le résultat des procédures judiciaires lancées par les pouvoirs publics américains, les avocats de BP sont parvenus à conclure le 2 février un accord à l'amiable avec les entreprises privées touchées par la marée noire du Deepwater Horizon. La plateforme de forage, exploitée pour le compte du géant pétrolier, avait explosé le 20 avril 2010 au large de la Louisiane. L'accident avait fait 11 morts et 17 blessés, tout en provoquant une vaste marée noire sur les côtes américaines, près de 800 millions de litres de pétrole se déversant dans le golfe du Mexique avant que le puits ne soit scellé, à l'été 2010. L'accord conclu avec les acteurs privés, dont les pêcheurs, devrait coûter 7.8 milliards de dollars à BP. A cela s'ajoutent les 6 milliards de dollars versés à 220.000 plaignants qui avaient déjà choisi l'indemnisation proposée par BP dans le cadre d'une procédure d'urgence peu après le drame. Dans le même temps, le groupe pétrolier a aussi dépensé 13.6 milliards de dollars dans les opérations de lutte contre la pollution et de nettoyage des centaines de kilomètres de côtes souillés par le pétrole. Pour faire face à ces dépenses, le groupe a provisionné plus de 37 milliards de dollars, dont un fonds de 20 milliards dédié à la catastrophe dès 2010. Le procès reporté Pour BP, la facture pourrait néanmoins s'alourdir car l'accord amiable signé avec les plaignants privés n'inclut pas les plaintes lancées par le ministère américain de la justice, certaines agences fédérales, ainsi que les Etats et villes touchées par la pollution. Même si un accord amiable est également trouvé, le procès devrait bien se tenir afin de déterminer les responsabilités dans la catastrophe du Deepwater Horizon. Prévu pour s'ouvrir le 27 février, le procès avait été reporté pour permettre à BP de poursuivre les négociations avec les plaignants privés. L'accord signé vendredi devrait entrainer un nouveau report. Mais le tribunal devrait bel et bien finir par siéger, l'affaire devant être examinée par le juge Carl Barbier. « Si le géant pétrolier britannique espère partager la facture de la catastrophe avec certains de ses sous-traitants - auprès desquels il a déjà récupéré 5 milliards de dollars -, déterminer les responsabilités posera un défi juridique complexe et pourrait prendre des années, avec à la clé de nombreuses procédures en appel. Carl Barbier, un expert du droit maritime qui instruit des centaines de procédures dans le cadre de ce méga-procès, a ouvert la porte à un partage des responsabilités, dans des décisions très scrutées, préalables au procès. BP, le propriétaire suisse de la plateforme Transocean et le groupe de services pétroliers Halliburton, qui en avait réalisé le coffrage en ciment, ont déjà été reconnus coupables d'avoir ignoré les signes avant-coureurs de la catastrophe. Le juge Barbier doit déterminer si BP et/ou ses sous-traitants ont commis une "faute lourde" et fixer les dommages et intérêts. Si une négligence grossière était établie, l'une des amendes fédérales pourrait atteindre à elle seule jusqu'à 18 milliards de dollars », rappelle l'Agence France Presse.

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