« Exploration pas exploitation ». C'est comme celà qu'Emmanuel Macron a présenté hier l'investissement de 2 milliards d'euros qui va être consacré aux grands fonds marins, devenus une des priorités du plan d'investissement France 2030. Pour mémoire, les grands fonds marins se situent entre 4000 et 6000 mètres de profondeur et restent des territoires peu connus. Si l'on sait que des nodules polymétalliques (renfermant notamment des métaux comme le nickel, le cobalt ou le manganèse) s'y trouvent, les écosystèmes, fragiles, n'y sont encore que peu étudiés en raison de leur difficulté d'accès. L'exploitation des fonds marins est donc un sujet très sensible, qui voit beaucoup d'inquiétudes de la part des ONG et de l'UICN notamment.
La France dispose, dans les grands fonds marins de sa zone économique exclusive de Nouvelle-Calédonie, de ressources notamment en matière de nodules polymétalliques. Pour le moment, aucune exploitation n'est en cours. Il pourrait donc désormais y avoir une exploration qui, selon le président de la République, serait «un levier extraordinaire de compréhension du vivant, d'accès à certains métaux rares, de compréhension du fonctionnement de nouveaux écosystèmes d'innovation », notamment en matière de santé.
Cet été, une mission d'exploration des grands fonds a été menée au large de la zone Clarion Clipperton par le groupe DEME. Ce dernier a déjà investi plus de 100 millions d'euros pour développer cette activité. Cette mission est la première sur le terrain, la recherche se déroulant jusqu'ici en laboratoire et sur des modules de simulation. DEME espère pouvoir développer un nouveau robot en 2024 et démarrer une activité commerciale en 2028, après avis environnementaux favorables.
L'Ifremer se dote quant à lui de moyens scientifiques capables d'explorer les grands fonds avec son nouveau drone sous-marin Ulyx, capable de plonger à 6000 mètres et qui sera mis en service en 2022.
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