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Sveinung Støhle en est persuadé : « la clé de la croissance des nouveaux marchés du gaz naturel liquéfié, ce sont les FSRU ». Les unités flottantes de stockage et de regazéification (floating storage and regasification unit) sont d’ailleurs devenues le cœur de métier de l’entreprise qu’il dirige, Höegh LNG. La société norvégienne, filiale du groupe familial éponyme, possède par ailleurs deux méthaniers, le GDF Suez Cape Ann affrété par Engie et l’Arctic Princess qui travaille pour Statoil.

 

Sveinung Støhle, directeur de Höegh LNG (© HOEGH LNG)

 

Mais désormais, l’essentiel de la flotte est constitué par les FSRU. Höegh en possède déjà six et en a quatre autres en commande. « Comparé à un terminal basé à terre, la production d’un FSRU coûte deux fois moins cher (0.3 dollars/MMBTU) et il peut être construit en deux fois moins de temps. Son utilisation est flexible puisqu’il peut être déplacé et amarré au plus près des besoins du marché. Et quand il n’est pas utilisé comme terminal de regazéification, il peut être utilisé comme méthanier ».

 

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© HOEGH LNG

(© HOEGH LNG)

 

Höegh LNG a déployé ses unités à travers le monde. « Nos clients ont des objectifs stratégiques différents. En Indonésie, par exemple, le Lampung, opéré avec PGN, fournit du GNL pour des groupes électrogènes qui auparavant utilisaient du diesel beaucoup plus cher. En Egypte, en Turquie et bientôt au Chili et au Pakistan, nos unités couvrent le déficit de production énergétique et la baisse de la production de gaz domestique. En Colombie, le Höegh Grace vient pallier les baisses saisonnières de la fourniture énergétique locale. Alors qu’en Lituanie, l’apport de GNL via notre FSRU permet à nos clients de diversifier leur fournisseur en gaz et de bénéficier des cours mondiaux du GNL ». Alliés à des énergéticiens comme Engie, Quantum Power ou la compagnie nationale de gaz égyptienne, Höegh LNG affiche des revenus de 33 à 47 millions de dollars pour chacune de ses unités. Et il ne compte pas s’arrêter là.

 

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© HOEGH LNG

Le Höegh Grace (© HOEGH LNG)

 

« En 2016 la production mondiale de GNL a augmenté de 7 % soit 17 millions de tonnes en plus. C’est la première année de croissance significative depuis 2018. La capacité de liquéfaction, quant à elle, a progressé de 37 millions de tonnes en un an et 2017 va voir l’arrivée d’infrastructures supplémentaires. 35 pays ont importé du GNL en 2016, dont plusieurs pour la première fois comme la Colombie, la Jamaïque, le Pakistan… le marché est en pleine expansion ».

Et ce que Sveinung Støhle aime mettre en avant, c’est que ces nouveaux entrants choisissent majoritairement la solution du FSRU, contrairement aux « anciens » comme l’Europe, la Chine, le Brésil ou le Japon qui ont des infrastructures terrestres. « Pour des pays comme l’Egypte, la Jordanie, l’Argentine, le Chili… qui sont entrés récemment sur le marché du GNL, les importateurs choisissent le FSRU à hauteur de 65%. La solution est adaptée à des volumes plus modestes, comme 1 million de tonnes par an ». Les nouveaux marchés, eux, auront selon lui plus de 80% de FSRU : Bangladesh, Vietnam, Philippines, Afrique du Sud, Maroc, Côte d’Ivoire, Uruguay… tous ont déjà des unités en commande.

 

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© HOEGH LNG

(© HOEGH LNG)

 

Sur ce marché de niche, Höegh est en passe de devenir leader devant Excelerate et Golar LNG : en tout 12 FSRU sont en commande qui vont venir s’ajouter à une flotte actuelle de 23 bateaux. « Avant nous, le marché n’existait pas. Compte-tenu des montants d’investissement en jeu, cela va prendre du temps avant que de nouvelles entreprises essaient d’entrer sur le marché ». Le montant des contrats actuellement en cours pour Hoegh LNG est de 6.2 milliards de dollars. « Le potentiel de croissance est énorme ».  

Caroline Britz, © Mer et Marine, à Oslo mars 2017

 

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