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La Russie affiche ses ambitions sur l’océan Arctique et ses potentiels en hydrocarbures et en gaz. Samedi 8 février, le vice-premier ministre Dmitry Rogozin a annoncé la création d’un centre de construction navale arctique. Celui-ci va reposer sur deux projets. Le premier va voir la formation d’un consortium chapeauté par le groupe pétrolier Rosneft. Il sera chargé de la construction, à partir de 2015, de méthaniers brise-glace et de plateformes de forage au chantier de Zvezda, dans la région de Mourmansk. Le deuxième projet va voir l’ouverture d’un nouveau chantier à Rosloyakovo, toujours dans cette région. Ce dernier construira des navires civils et militaires spécialement conçus pour opérer en zones polaires et destinés à la protection des intérêts russes dans l'Arctique. 

 

 

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© DROITS RESERVES

Le projet Yamal LNG (© : NOVATEK)

 

 

Des gisements colossaux bientôt exploités

 

 

Malgré les conditions extrêmes qui y règnent et les problématiques liées à l’environnement, l’Arctique devrait notamment devenir, dans les années qui viennent, l’une des principaux bassins mondiaux de production de gaz naturel liquéfié. Les réserves de cette région sont présentées comme énormes et différents projets d’exploitation au large de la Russie sont en cours d’étude et de développement. C’est le cas du gisement de Shtokman, situé au nord du cercle arctique, en mer de Barents, à 600 kilomètres au nord-est de Mourmansk et considéré comme l’une des plus grandes réserves de gaz naturel du monde.  L’autre grand projet majeur du moment est Yamal LNG, dont la réalisation a été définitivement actée fin 2013. Ce champ gazier à condensats, situé dans la péninsule de Yamal, recèlerait d’après les opérateurs en charge de son développement (Novatek et Total) environ 1250 milliards de m3. Trois trains de liquéfaction doivent être mis en service entre 2016 et 2018, la production devant atteindre 15 millions de tonnes de GNL par an. La conception et la construction du site a été confiée l’an dernier au groupe français Technip et au Japonais JGC.

Quant à l’acheminement de ce gaz, qui sera livré en Europe et en Chine, il devrait nécessiter la construction de plusieurs dizaines de méthaniers, dont une partie sera brise-glace. Cela signifie que les navires devront être capables de se frayer un passage à travers des couches de glace dont l’épaisseur pourra atteindre 2 mètres.  

 

 

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Le projet Yamal LNG (© : NOVATEK)

 

 

Défis technologiques majeurs

 

 

Qu’il s’agisse des installations en mer ou à terre, ces projets en Arctique comportent de véritables challenges technologiques. Dans un environnement extrêmement inhospitalier, avec des froids intenses, des tempêtes, des sols et mers glacés, la construction comme l’exploitation des infrastructures nécessaires à l’exploitation des gisements imposent de relever des défis hors normes, aussi bien techniquement qu’humainement pour les équipes appelées à travailler sur ces sites. Les opérateurs envisagent notamment, pour les installations terrestres, une construction modulaire avec l’acheminement de grands blocs à assembler sur place, de manière à limiter le temps de travail des hommes à l’extérieur. Il y a également la problématique du sol, glacé sur une profondeur de 400 mètres dans la région de Yamal mais dont la partie supérieure gèle et dégèle au fil des saisons, rendant la surface impraticable. Face à cette situation, les industriels comptent monter les structures sur pilotis, ce qui constitue là aussi un travail gigantesque compte tenu de l’étendue des sites et du poids des modules, qui pourra atteindre plusieurs dizaines de milliers de tonnes. Et ce ne sont que quelques unes des grandes problématiques auxquelles font face les opérateurs… 

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