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Toute la production de pétrole sur le plateau continental norvégien a bien failli être stoppée nette. Après 16 jours d'une grève lancée le 24 juin par des salariés de la compagnie nationale Statoil, l'association norvégienne de l'industrie pétrolière (OLF) avait lancé un ultimatum : si aucune solution n'était trouvée lundi soir, l'ensemble des plateformes offshores exploitées dans le pays seraient mises à l'arrêt à partir de minuit. Une menace qui a fait frémir le secteur du pétrole mais aussi les gouvernements européens et les bourses puisque la Norvège est le premier fournisseur de brut du continent et huitième exportateur à l'échelle mondiale, avec une production quotidienne équivalente à 2 millions de barils de pétrole, auxquels il faut ajouter 1.8 million pour le gaz. Il y avait donc des risques de hausse du prix de l'or noir et, éventuellement, des perturbations dans les approvisionnements. Une facture de 400 millions d'euros qui aurait pu être bien plus salée Contraint et forcé, le gouvernement norvégien a donc imposé à la dernière minute l'arrêt d'un mouvement social portant sur une revalorisation des salaires et un départ anticipé en retraite par rapport à l'âge légal de 65 ans (que les salariés proposent de payer eux-mêmes). A 23H30 lundi, la ministre du travail, Hanne Bjurstrøm, a convoqué les différents acteurs du dossier pour leur signifier qu'elle avait décidé de mettre fin à la grève, tout en indiquant que les revendications feraient l'objet d'un arbitrage. « Le gouvernement a pris une décision responsable », a déclaré Jan Hodneland, en charge des négociations à l'OLF. Selon l'association, la grève a coûté en 16 jours plus de 400 millions d'euros, notamment en raison du blocage intervenu sur les plateformes exploitées par Statoil sur les champs Oseberg et Heidrun. Huldra, Veslefrikk et Brage ont également été touchés, 15% de la production nationale de pétrole et 7% de la production de gaz étant globalement affectés durant le conflit. Si toutes les plateformes s'étaient arrêtées, le coût aurait été, selon les estimations, de plus de 150 millions d'euros par jour. Le gouvernement a donc préféré éviter le blocage général et sauver la réputation de fiabilité dont jouit l'industrie norvégienne. Un salaire annuel moyen de 133.700 euros Selon l'OLF, le mouvement a quand même entrainé, au-delà des aspects financiers, le licenciement d'un millier de salariés travaillant dans les services à l'offshore. L'OLF a, par ailleurs, affirmé durant le conflit que les employés des plateformes norvégiennes étaient particulièrement bien payés, annonçant des salaires annuels moyens d'1 million de couronnes norvégiennes (133.700 euros). Des revenus pour, si l'on en croit les informations de la presse, seulement 13 semaines de travail par an... Les syndicats, de leur côté, font valoir, non sans raison, que les conditions de travail sur les plateformes sont très dures. Mais, dans la période économique actuelle, l'argument a du mal à porter... Après la décision du gouvernement, les syndicats ont, en tous cas, appelé à reprendre le travail, tout en affirmant vouloir maintenir la pression pour voir aboutir leurs revendications. Le dénouement de la crise a par ailleurs rassuré les bourses, le prix du baril repartant hier à la baisse.

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