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Ce lundi, le tribunal de Truro a décidé de poursuivre la pré-enquête sur le drame du Bugaled-Breizh en avril prochain. La semaine d’instruction aura lieu elle en juillet 2016. L’ex-commandant du sous-marin anglais Le Turbulent, Andrew Coles, y sera convoqué.  

« On est très satisfaits de cette journée. Toutes nos demandes sont prises en compte. On sent un désir de justice chez Emma Carlyon, la juge ». Sur la route qui les ramène du tribunal de Truro en Cornouailles anglaises vers le ferry, Thierry Lemétayer et Jacques Losay ont le moral en hausse.

Ils viennent d’assister à deux heures de pré-audience pour fixer le cadre de l’Inquest, l’enquête judiciaire anglaise, sur le naufrage du Bugaled-Breizh. Naufrage qui fît trois morts et deux disparus en Manche le 15 janvier 2004 alors que des exercices militaires sous-marins de l’Otan et de la Royal Navy se préparaient et que l’hypothèse d’une croche d’un submersible espion américain dans les câbles du Bugaled a été portée par l’expert judiciaire français. 

Pour Thierry Lemétayer, la piste privilégiée reste celle de l’implication du submersible anglais Le Turbulent. Ainsi a-t-il demandé d’ajouter Andrew Coles, l’ancien commandant du bâtiment de la Royal Navy, à la liste des témoins à citer à la barre de Truro. « Cette demande a été prise en compte et notre avocat nous dit que Coles ne pourra pas s’y soustraire », précise-t-il. 

La position des sous-marins à l’heure du drame réclamée 

Une satisfaction à laquelle s’ajoutent d’autres points comme la constitution actée d’un jury populaire. « Il pourra délibérer en toute impartialité », se satisfait Jacques Losay dont le film "The silent killer", "Le tueur silencieux", a également été porté au dossier par la coroner Emma Carlyon. Une juge anglaise en laquelle les parties civiles françaises portent beaucoup d’espoir. 

« Ce matin (ndlr: lundi matin), devant les représentants de la Royal Navy ou du Ministère de la défense britannique qui lui indiquaient avoir déjà tout donné dans cette affaire, elle a redit qu’elle voulait les éléments qui lui semblaient nécessaires au dossier ». Et elle a également demandé aux Bretons présents s’ils avaient disposé au cours de l’enquête française de tous les éléments souhaités. « Là, je lui ai dit non : on n’a jamais eu les positions des sous-marins en Manche à l’heure du drame. On nous a toujours donné les positions une demi-heure après le naufrage ! », s’exclame Thierry Lemétayer qui lui a donc demandé ce document. Demande enregistrée. 

« C’est plutôt bon pour nous » 

Ce lundi, Michel Douce, armateur du Bugaled, était lui aussi à Truro. Représenté par l’avocat Charles Hattersley, il sortait plus mitigé du tribunal. « Je regrette que l’instruction soit repoussée à juillet mais mon avocat m’a néanmoins assuré que c’était plutôt bon pour nous cette pre-inquest ». 

Un sentiment défendu par Thierry Lemétayer : « La juge a envie d’instruire ce dossier. C’est rassurant. C’est une vraie opportunité de poursuivre l’enquête ». Les dates sont prises : prochaine pre-inquest le 12 avril 2016 et cinq jours d’inquest à partir du 25 juillet suivant.

 

Article de la rédaction du Télégramme

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