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Le Mozambique a officiellement réceptionné, le 19 mai à Cherbourg, cinq palangriers construits par CMN. Les Pelamis 1 à 5 font partie de la commande géante enregistrée en septembre dernier par le chantier normand, qui a vendu à ce client africain six patrouilleurs et  24 bateaux de pêche.  Alors que les cinq palangriers devraient partir en juillet pour le Mozambique, chargés sur le pont d’un cargo, CMN travaille maintenant sur trois chalutiers et va débuter en juin la fabrication de trois patrouilleurs du type HSI 32, s’appuyant sur une nouvelle nef dédiée aux constructions en aluminium. Dans le même temps, l’industriel cherbourgeois devra achever les trois patrouilleurs du type Ocean Eagle 43, des trimarans dont les coques en matériaux composites, réalisées par H2X à La Ciotat, seront transférées  à Cherbourg pour être équipées. La première doit rejoindre la pointe du Cotentin en septembre. Tous ces navires doivent être livrés au Mozambique d’ici la fin du premier semestre 2015. Quant aux 16 autres bateaux de pêche inscrits dans la commande (qui sont tous des palangriers), ils sont fabriqués par le chantier roumain ATG de Giurgiu. Ce dernier travaille actuellement sur un premier lot de quatre bateaux, dont les coques sont quasiment achevées et qui doivent être livrés à la fin de l’été. Trois autres vagues de quatre palangriers suivront avec un rythme d’achèvement d’un lot tous les trois mois.

 

 

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© CMN

Lors de la recette des palangriers à Cherbourg, le 19 mai (© : CMN) 

 

 

Le marché export mais aussi des opportunités en France

 

 

Ce contrat exceptionnel par son ampleur se déroule donc très bien pour CMN, où l’on se félicite du travail accompli : « Réaliser cinq bateaux en six mois est un véritable challenge. Nous savions que ça n’allait pas être simple mais nous avons réussi ce pari ». En difficulté au moment de la prise de commande, le chantier s’est rapidement remis en ordre de bataille. Les personnels, dont une partie se trouvait au chômage technique, se sont mobilisés pour absorber l’afflux de charge, passant à un rythme de travail en 2/8 et même en 3/8 pendant les périodes de pointe. En plus des 340 salariés, jusqu’à 80 sous-traitants sont venus en renfort au cours de l’hiver. Avec les chalutiers et les navires militaires, l’entreprise continue de tourner à plein régime et compte bien poursuivre sur sa lancée avec de nouvelles commandes. En dehors des unités grises, qui sont la grande spécialité de CMN, l’industriel normand mise également beaucoup sur les nouveaux bateaux qu’il a développé pour le secteur de la pêche. « Il y a des perspectives à l’export et même en France puisque les pêcheurs locaux ont pu voir les bateaux mozambicains et ont manifesté leur intérêt. D’autant que nous savons désormais que nos constructions à Cherbourg sont dans les prix du marché par rapport aux acteurs habituels de la construction de bateaux de pêche », assure-t-on chez CMN.  

 

 

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© CMN

Un palangrier mozambicain lors de sa mise à l'eau (© : CMN) 

 

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© CMN

Un palangrier mozambicain (© : CMN) 

 

 

Des bateaux de pêche optimisés

 

 

C’est en 2013 que CMN a dévoilé sa gamme de bateaux de pêche, quelques 26 ans après avoir livré son dernier chalutier, en 1987. Les navires livrés au Mozambique sont les premières unités de cette nouvelle génération. Longs de 23.5 mètres et présentant une jauge de 195 UMS, les palangriers et chalutiers sont armés par un équipage de 8 marins et présentent une autonomie de 10 jours. Conçu comme un navire endurant et économique, le design CMN 23.5  a fait l’objet d’importantes études au niveau de la sécurité, de l’ergonomie au travail, du confort et de l’hygiène des produits pêchés (espaces et chaîne de traitement du poisson optimisés, locaux vie regroupés avec sas d’entrée et situés au même niveau que le pont de travail…)  

 

 

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© CMN

Chalutier du type CMN 23.5 (© : CMN) 

 

 

La forme de la carène a été travaillée pour réduire la résistance à l’avancement et ainsi diminuer la consommation de carburant. En complément d’un équipement complet de navigation et de communication, le CMN 23.5 peut, en outre, être équipé d’un système d’aide à la pêche. Celui-ci permet de reconstituer une image 3D des fonds et des ressources, et d’élaborer une base de données des prises effectuées en fonction des informations du sondeur et de la position géographique du bateau. L’utilisation de ce système doit se traduire par une diminution des coûts en carburant et générer une meilleure gestion des ressources.

Pour ce qui concerne les bateaux mozambicains, la propulsion a été fournie par Carterpillar et les équipements de pêche par l’entreprise bretonne BOPP, spécialiste reconnu du domaine. 

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Constructions Mécaniques de Normandie (CMN)