La Scapêche a passé le cap du Brexit sans trop de difficultés. Pour parer la baisse annoncée des quotas britanniques, la filiale d’Intermarché va lancer la construction de bateaux polyvalents.
Trois mois après la signature d’un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, l’horizon reste incertain pour les armements français dont l’activité repose en partie sur les eaux britanniques. Premier d’entre eux, la Scapêche. La filiale d’Agromousquetaires (Intermarché) n’a pas perdu ses droits de pêche depuis le début du Brexit. Malgré des difficultés administratives qui avaient conduit les bateaux du Nord-Écosse à débarquer en Irlande au début de l’année, « nous sommes restés dans notre périmètre d’action », indique Sylvain Pruvost, le président de la filière mer des Mousquetaires. Les chalutiers de 42 et 46 mètres continuent notamment à pêcher en Nord-Écosse.
Mises en chantier en 2023
Pour la Scapêche, la pression sur la pêche européenne a pourtant déjà commencé en mer celtique où le maillage imposé par les Britanniques « fait partie des mauvaises surprises ». L’armement va devoir modifier ses chaluts et considérer que les captures seront moindres par trait de chalut. « On s’adapte depuis le début de l’année », résume le président de la Scapêche.
Mais les incertitudes pèsent surtout sur l’après juin 2026, fin de la période de transition du Brexit. Sans attendre l’échéance et pour répondre à son plan « pêche durable 2025 », redéfini ces dernières semaines, l’armement va lancer la refonte de sa flotte. Pour le président d’armement, il s’agit de préparer l’avenir : « Notre périmètre est déjà défini jusqu’en juin 2026 parce que nous serons faiblement impactés par le quota à rendre aux pêcheurs britanniques ».
Sans connaître les zones de pêches sur lesquelles les 250 marins bretons travailleront à compter de cette date, l’armement travaille à un renouvellement de la dizaine de chalutiers de 28 et 33 mètres par des bateaux polyvalents. « Il s’agit de pouvoir nous adapter à différentes zones de pêche si nous devons, par exemple, travailler en dehors du Nord Écosse », poursuit Sylvain Pruvost. Les appels d’offres pour la construction de bateaux seront lancés l’an prochain, pour un démarrage des mises en chantier en 2023.
Maintenir le cap des 16 000 tonnes
Un renouvellement programmé à raison d’un bateau neuf pour un bateau et demi. L’objectif est de continuer à alimenter à la même hauteur l’atelier Capitaine Houat. Ainsi que les criées de Lorient et du Guilvinec (29), où plus de la moitié des 16 000 tonnes annuelles sont vendues chaque année. Les 22 bateaux lorientais, pêche côtière et pêche hauturière confondues, ont réalisé, l’an passé, un chiffre d’affaires de 40 M€, à la baisse en raison de la faiblesse des cours au plus fort de la crise sanitaire.
Un article de la rédaction du Télégramme