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Le vote au Parlement européen, qui siégait en plénière à Strasbourg hier, a été très serré : 342 voix contre et 326 pour le rejet du premier amendement du règlement sur la pêche profonde. Ce premier amendement prévoyait l'interdiction de l'utilisation du chalut et des filets maillants dérivants dans des fonds compris en 400 et 1500 mètres. Un type de pêche ciblant surtout la lingue bleue, le sabre et le grenadier et actuellement pratiquée principalement par des armements français, notamment la Scapêche basée à Lorient et appartenant au groupe des Mousquetaires (Intermarché), espagnols et portugais. Elle est spécifiquement encadrée depuis 2002.

 

Une intense guerre entre les professionnels et certaines ONG

 

Depuis 2009 et le Grenelle de la Mer, cette pêche, qui fait l'objet d'une proposition d'interdiction de la part de la Commissaire à la Pêche Maria Damanaki, suscite un intense débat entre certaines organisations environnementales et les professionnels du secteur. Récemment, une bande dessinée de Pénélope Bagieu, en faveur de la pétition de l'association Bloom appelant à l'interdiction du chalut de fond, a attiré l'adhésion de près de 750.000 personnes. 

Ce buzz et la guerre médiatique qui en a découlé n'aura donc pas amené les députés à choisir une solution plus radicale que celle qui avait été élaborée il y a quelques semaines en commission pêche du Parlement et qui prévoit un gel de l'empreinte (une restriction de la pêche aux zones actuelles), l'embarquement systématique d'observateurs scientifiques et un encadrement encore renforcé de la pêche. Ce qui devrait amener cette pêcherie à être la plus encadrée et suivie d'Europe. Le texte devra désormais être examiné en Conseil des ministres de la Pêche.

 

 

La Scapêche s'engage à ne plus cibler les espèces d'eaux profondes

 

 

Suite à ce vote, la Scapêche a annoncé  que « dans l’attente d’avis scientifiques indiscutables et partagés par toutes les parties prenantes, y compris par les ONG, nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour ne pas cibler systématiquement les espèces de grands fonds. Celles-ci pourront cependant figurer parmi les prises accessoires, mais ne seront plus ciblées. La Scapêche va mettre à profit la période probatoire de cinq ans votée par les députés européens pour réorienter ses activités vers d’autres espèces ».  

Deux enseignes de grande distribution, Casino et Carrefour, ont par ailleurs annoncé cette semaine l'arrêt de la commercialisation des espèces de grand fond dans leurs magasins.

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