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Les pêcheurs ne voient pas l’avenir en rose. Ils estiment qu’ils peuvent maintenir les emplois, mais pas en créer, selon un sondage Ipsos qui vient d’être rendu public. Pourtant, ils sont fiers de leur métier. Mais ils ne le conseillent pas à leurs enfants.

 

Prendre le pouls du secteur : tel était l’objectif du Comité national des Pêches maritimes en passant commande de ce sondage à IPSOS réalisé au mois de mai auprès de 501 patrons-pêcheurs. La pêche vue par les pêcheurs : un sondage riche d’enseignements.

Réforme de la Politique Commune des Pêches (PCP), un hiver de tempêtes et donc de périodes d’inactivité, des cours du poisson qui ne sont pas au top : les pêcheurs sont inquiets. À la petite pêche notamment, ils savent que leur chiffre d’affaires 2014 ne sera pas aussi bon que celui de 2013. Or, la flotte compte aujourd’hui 80% de bateaux de 12 mètres et moins. Ils sont 41% à penser que leur activité sera stable et 51% à penser qu’elle va diminuer en 2014. Les patrons d’entreprises plus importantes, plus structurées, sont moins pessimistes.

S’ils sont 60% à avoir confiance en leur capacité à maintenir les emplois existants, à limiter la casse, seuls 14% des pêcheurs ont confiance en leur capacité à créer des emplois. Au final, 35% des patrons pêcheurs se disent confiants dans leur capacité à développer leur activité. De là à créer des emplois… 44% des professionnels interrogés estiment que le secteur de la pêche est une activité créatrice d’emplois. 53% ne sont pas du tout d’accord. À noter, là encore, les chefs d’entreprises qui comptent trois salariés ou plus sont moins pessimistes. 63% d’entre eux estiment que le secteur est créateur d’emplois.

La pêche est-elle un secteur d’avenir? Ils sont 31% à le penser, 65% pensent le contraire.

Pourtant, le monde de la pêche a su relever des défis. La quasi-totalité (96%) des pêcheurs estime avoir fait des efforts pour la protection de l’environnement depuis ces dix dernières années. Ce que huit Français sur dix reconnaissent. «Une révolution culturelle», souligne-t-on au CNPM. 97% ont le sentiment d’avoir fait des efforts pour améliorer la sécurité de leurs marins à bord, 91% à estimer qu’ils ont fait des efforts pour faire évoluer les pratiques de pêche et notamment pour améliorer la sélectivité; 81% pour réduire la consommation énergétique des bateaux, 76% pour valoriser le poisson au travers de démarches régionales ou nationales. 76% des pêcheurs estiment avoir fait des efforts pour participer à l’évaluation des stocks avec les scientifiques.

La dernière partie du sondage montre que, malgré les revenus jugés insuffisants et le métier risqué, les pêcheurs sont fiers de leur métier. Ils sont 94% à le dire! Ils sont 71% à dire aussi, que, si c’était à refaire, ils choisiraient de nouveau ce métier! Et pourtant, seuls 44% d’entre eux encourageraient leur enfant ou un ami proche à devenir marin pêcheur.

 

 

Catherine Magueur, Le Télégramme

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