Le jeune patron pêcheur Stéphane Le Bec fait actuellement construire un chalutier de 14,90 m chez Gléhen, à Douarnenez. La livraison est programmée pour début octobre. Le bateau, d'un montant d'1,45 M€, sera dédié à la pêche côtière
« Les dernières années ont été plutôt bonnes. Petit à petit, les jeunes reviennent vers les métiers de la pêche ». Stéphane Le Bec, 32 ans, est un optimiste. Un passionné aussi. « La pêche, c'est pas l'usine, il n'y a jamais de routine et, en plus, on est à l'air libre. Que demander de plus ?»
Une mutualisation des coûts avec un jeune armateur
Le jeune patron pêcheur installé à Loctudy a décidé d'investir dans la construction d'un nouveau bateau. En fait, il s'agit d'une démarche commune avec le Plobannalecois Julien Le Brun, jeune armateur de 35 ans basé au Guilvinec. Les deux hommes construisent trois chalutiers identiques chez Gléhen, à Douarnenez (Le Télégramme du 21 janvier). « Je ne voulais pas louper l'occasion de faire du neuf », explique Stéphane Le Bec. Cette complicité a permis de faire baisser les coûts des sister ship. Il a tout de même fallu débourser plus d'1,4 M€ par navire. Les bateaux auront le même type de coque mais l'aménagement intérieur sera différent. La livraison est programmée début octobre. « J'ai vendu mon actuel bateau l'Ouranos (16,75 m) que j'avais racheté à mon père, en 2010. Je le remplace par un navire plus petit (14,90 m) qui sera dédié à la pêche côtière », explique-t-il. Un investissement qui injecte un peu de sang neuf dans un parc vieillissant. « La moyenne d'âge se situe entre 25 et 30 ans et cela ne va pas aller en s'améliorant », indique le Bigouden formé au lycée maritime du Guilvinec. L'Ouranos, lui, avait été construit en 1983. « Il est plus vieux que moi ! », sourit Stéphane Le Bec qui a grandi dans le monde de la pêche. Il a effectué sa première prise de commandement à l'âge de 20 ans. Son CV est déjà bien rempli. Un gage de garantie pour les banques qui ont décidé d'accompagner le jeune patron en lui octroyant un crédit sur quinze ans. Il n'a bénéficié d'aucune subvention, seulement un petit coup de pouce financier de l'Association France Filière Pêche, dans le cadre de la modernisation de la flotte.
« La ressource est là »
Stéphane Le Bec et son équipage (quatre équivalent temps plein âgés de 22 à 43 ans) souhaitent désormais se concentrer sur la pêche à la langoustine. Chaque année, il en débarque environ 40 t, principalement à Concarneau. « Les cours tiennent même quand il y a des apports. La ressource est là. Depuis des années, nous faisons des efforts dans la sélectivité des espèces. Ça a payé. À l'Europe désormais de nous délivrer plus de quotas », argue t-il. Les gains apportés par le nouveau batiment vont être nombreux. « Le bateau sera doté d'une grande hélice et d'un rapport de réduction élevé. Il sera de fait plus économe en énergie », explique Stéphane Le Bec. Pas anodin lorsque l'on sait qu'un tiers de la consommation de gazole vient de la propulsion. La qualité de vie et le confort à bord vont être grandement améliorés. Pour diminuer les efforts de manutention, un tapis sera installé à bord pour traiter directement les produits de la pêche. Le pont sera équipé de caméras vidéo. Les écrans de contrôle dans la cabine permettront de faciliter les manoeuvres. « C'est aussi un plus pour la sécurité ».
Un article de la rédaction du Télégramme