Ça fait bien longtemps que le port de Keroman, à Lorient, n'a pas accueilli un bateau neuf comme le chalutier Jean-Pierre Le Roch, du nom du fondateur du groupe Intermarché. Un 41.70 mètres qu'il n'est pas exclu de dupliquer un jour, s'il fait ses preuves. « Il faudra, à moyen terme, se poser la question de la série comme on l'a fait pour les 46 mètres », explique Fabien Dulon, le directeur de la Scapêche (qui quitte l'armement fin novembre). Car l'arrivée du Jean-Pierre Le Roch (qui remplace le Jacques-Abry II échoué en Écosse) coïncide avec le désarmement et la mise en vente de deux vieux chalutiers de 33 mètres, le Pierre-Jacques Matigny et le Claude Moinier II. Ce qui ramène la flottille à 22 navires, chalutiers, palangriers, sardiniers bolincheurs et caseyeurs, dans un esprit de diversification des métiers. Auxquels, il faut rajouter les participations dans la Scopale (40 %), qui va co-investir avec des jeunes patrons pêcheurs artisans de la côte d'Opale (deux futures unités sont annoncées). Et dans l'armement bigouden (10 %).
Une bonne année en volume et en valeur
L'armement se porte bien et vise les 17.000 tonnes pour 2015 (16.000 en 2014) et les 47 M€ (44 M€ en 2014). « Mieux que l'équilibre d'exploitation », annonce Fabien Dulon qui tire aussi fierté de l'acquisition de l'armement Dellhemmes, de la transformation de l'Héliotrope en palangrier automatisé... « Soit 21 M€ d'investissements en trois ans ». À la fin des essais prévus pendant plusieurs semaines, le Jean-Pierre Le Roch embarquera un équipage de 14 marins sous les ordres du patron Johann Jaffrezic. Le chalutier débarquera sur les bases avancées à proximité de sa zone de pêche, entre le Nord Ecosse et la pointe Cornouailles. « Ce sera en fonction des opportunités et selon les quotas atteints. Entre 150 et 800 m, le chalutier devra faire de la diversification : lieu noir, merlu, lotte, lingue bleue, julienne et sabre ».
Economies d'énergie
« Pêcher mieux et moins cher », c'est la maxime de Fabien Dulon. Mieux, grâce aux apparaux électriques (treuils, enrouleurs, appareils pour faciliter la manutention, etc.), à la sélectivité des engins de pêche, aux trois machines à glace... Et moins cher, avec un moteur à propulsion diesel de 1850 kW, une conception du navire qui limite les entrées d'eau par l'hélice arrière. « Le poste carburant ne représentera plus que 15 % des charges ». Enfin, pour respecter le « zéro rejet en mer », un local réfrigéré a été aménagé. « Il sera un jour possible d'y faire de la pulpe si c'est autorisé ». Les marins n'ont pas été oubliés : les postes de travail sont plus ergonomiques et les meilleures conditions d'hébergement et de visibilité nettement meilleures.
Un article de la rédaction du Télégramme