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Le gouvernement l'a fait savoir aux armateurs : les militaires ne protégeront plus les navires de pêche dans l'océan Indien contre d'éventuelles attaques de pirates. Les armements doivent désormais avoir recours à des sociétés privées.

La Marine nationale ne protégera plus les bateaux de pêche dans l'océan Indien. Les commandos seront affectés à des tâches purement militaires. Après l'attaque de plusieurs navires, dont le Drennec à la roquette en septembre 2008, la Défense avait décidé de mettre des militaires à disposition des armateurs sur les thoniers français. Les fréquentes actions violentes des pirates de la mer, généralement somaliens, le justifiaient. La solde des militaires restait à la charge de l'armée, mais les primes, frais de transports et de nourriture étaient payés par les armateurs. Sur ces gros navires de 75 à 80 m, des équipes de protection embarquées (EPE) de cinq hommes armés cohabitaient avec des équipages de 25 à 28 hommes pendant sept à huit semaines. « Entre ces deux types de population - les uns très " créatifs " et les autres très disciplinés - ça s'est toujours bien passé », commente Yvon Riva, président de l'organisation professionnelle Orthongel (thon congelé et surgelé) et de l'Union des armateurs à la pêche de France (UAPF).

Gilet pare-balles à la barre

Sur la douzaine de thoniers français pêchant dans l'océan Indien, seuls sept (Compagnie française de Thon océanique - Concarneau) embarquaient encore des militaires l'an dernier. En 2014, une loi a autorisé les armateurs à recourir à des sociétés de protection privées. La Sapmer, armement français aux Seychelles, a été la première à le faire. Depuis cette semaine, la CFTO s'y est mise à son tour. L'échéance fixée par le gouvernement était fixée à la fin décembre. Dans le même temps, le petit état-major qui coordonnait les interventions de Mahé a lui aussi plié bagage. Sylvie Roux de la CFDT-Marins se fait l'écho de l'inquiétude des marins et de leurs familles : « On sait que les Espagnols fonctionnent comme ça. Mais on s'interroge sur les équipes des sociétés privées. Soumises à la pression économique, auront-elles les mêmes compétences et le même sérieux pour assurer la sécurité des marins ? Sachant qu'à bord, les capitaines mettent un casque et un gilet pare-balles à la barre ! ». Yvon Riva, de son côté, s'interroge aussi : « Aucun incident n'a été constaté depuis près de deux ans, mais la Somalie reste un pays failli et les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets... ».

Un article de la rédaction du Télégramme

 

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