Les moyens navals et aériens de huit Etats riverains du Pacifique sud-ouest ont participé, du 14 au 23 mai, à l’opération Tui Moana. « L’objectif de Tui Moana était de surveiller les zones de concentration de pêcheurs et de montrer la capacité des nations impliquées à corréler les informations et à contrôler la légalité des prises et des flux associés », explique la Marine nationale. Aux côtés d'unités des Samoa, des îles Cook et Salomon, du Tonga, du Tuvalu, des Etats-Unis, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, les Forces Françaises en Nouvelle-Calédonie ont mobilisé la frégate de surveillance Vendémiaire, le patrouilleur La Glorieuse et deux avions de surveillance maritime Gardian. Ces derniers ont été déployés à Wallis, au Vanuatu et au sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie, afin de couvrir la zone économique exclusive (ZEE) française. Au cours de l’opération, de nombreux pêcheurs ont été interrogés et La Glorieuse a procédé au large de Wallis au contrôle de deux bateaux chinois et taïwanais. « Ces visites et ces interrogations ont permis de récolter de précieuses informations rapportées au centre de coordination des Forum of fisheries association (FFA), centralisant l’ensemble des résultats et relayant celles utiles vers les moyens mis en œuvre ».

La frégate Vendémiaire (© : MARINE NATIONALE)

Le patrouilleur La Glorieuse (© : MARINE NATIONALE)

Avion de surveillance maritime Gardian (© : MARINE NATIONALE)
Du côté du Vendémiaire, positionné au sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie, la mauvaise météo a empêché le bâtiment de procéder pendant Tui Moana à des visites de bateaux. Il s’est donc contenté d’interroger les pêcheurs présents sur zone. La frégate a néanmoins poursuivi sa patrouille jusqu’au 31 mai, soit une huitaine de jours après la fin de l’opération internationale. Les conditions météorologiques s’étant améliorées, le Vendémiaire a pu contrôler quatre bateaux, un Chinois et trois Japonais, qui évoluaient en zone de haute mer au sud de la ZEE de Nouvelle Calédonie. La marine précise que la cargaison d’un des palangriers japonais a attiré l’attention de l’équipe de visite, compte tenu de la quantité importante d’ailerons de requins présente à bord. Cette infraction a été notifiée dans le compte rendu de visite et sera transmise à la Commission des pêches du Pacifique occidental et central (WCPFC).

Contrôle d'un bateau de pêche (© : MARINE NATIONALE)

Découverte d'ailerons de requins (© : MARINE NATIONALE)
La marine souligne enfin que cette mission a également été l’occasion d’embarquer sur le Vendémiaire deux officiers de l’Australian Fisheries Management Agency (AFMA), équivalent australien des Affaires maritimes. « Ce premier embarquement pour des agents australiens sur un bâtiment basé en Nouvelle Calédonie vise à initier un cercle vertueux de coopération bilatérale en matière de police des pêches et constitue un premier pas vers un renforcement des liens entre la France et l’Australie dans le domaine de la surveillance maritime dans cette zone. La meilleure connaissance mutuelle de nos capacités, de nos modes d’action et de la zone permettra sans doute de réaliser ce qui se pratique déjà sur la façade ouest australienne dans les ZEE des Terres australes françaises où un accord bilatéral permet de mutualiser pleinement les moyens, rendant ainsi la surveillance maritime plus efficace ».